Le président de la Commission de l’UA – qui brigue un deuxième mandat à son poste – reste prudent sur la position qu’adopteront les chefs d’État de l’UA sur la Libye, lors de leur réunion les 30 juin et 1er juillet à Malabo. « Ils vont se prononcer et on saura à ce moment-là, s’ils prendront une décision », a indiqué Jean Ping.
Jusque-là, les présidents africains ont paru plus que divisés quant à l’attitude à adopter à l’égard de Mouammar Kadhafi, qui a été l’un des grands bailleurs africains de l’UA mais aussi de nombre d’entre eux, à titre personnel et privé.
Le sommet sera ouvert jeudi par le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, président en exercice de l’organisation jusqu’en janvier 2012. Pour lui, l’événement est une sorte de consécration diplomatique après trente-deux ans de pouvoir. Et il compte parmi les plus fervents soutiens présumés du « Guide ».
"On ne recule pas"
Dans ces conditions, faut-il s’attendre à une avancée sur le dossier libyen à l’occasion du 17e sommet de l’UA ? Encore une fois, la réponse de Ping est laconique. « On ne recule pas », se contente-t-il d’expliquer, sans pour autant démentir un certain immobilisme sur le sujet. De fait, l’UA peine depuis longtemps à faire entendre sa voix sur la crise libyenne.
Mais l’institution panafricaine tente réellement de s’emparer du problème. Mardi, la réunion des ministres de l’UA a porté essentiellement sur ce sujet. Ceux-ci ont essayé de préparer une déclaration commune qui devrait être signée par l’ensemble des chefs d’État. Après discussions, bien-sûr. Et elles risquent d’être agitées tant certains pays prônent un soutien indéfectible au leader libyen, alors que d’autres réclament son départ.
« On ne comprend plus : je croyais que Otan, ça voulait dire "Organisation traité de l’Atlantique Nord" et là, on bombarde le Sud », a affirmé un ministre – sous couvert de l’anonymat… « Il faut qu’il [Kadhafi] parte, estime quant à lui un membre d’une délégation. Personne ne veut le dire parce qu’il en a financé plus d’un. »
Les autres dossiers chauds
À Malabo, les réunions sur la Libye se multiplient. Deux délégations libyennes sont présentes. Il y a celle menée par le ministre des Affaires étrangères du « Guide », Abdoul Ati al-Obeidi, et celle du Conseil national de transition (CNT). Les représentants de l’organe politique de la rébellion ne siègeront pas en plénière, mais pourront nouer des contacts à leur guise.
Enfin, les autres dossiers chauds que devraient aborder les chefs d’État sont la situation au Soudan, dont le président Omar el-Béchir est actuellement reçu avec les honneurs en Chine malgré les mandats d’arrêt de la CPI contre lui, ainsi que la Somalie mais aussi le financement de l’UA. (avec AFP)