"Nous avons été pendant longtemps maltraités par nos voisins bantous. Nous sommes des oubliés", a expliqué Parfait Dihoukamba, du Réseau national des peuples autochtones du Congo (Renapc). Les pygmées, aujourd’hui menacés d’extinction selon l’ONU, réclament l’application de la loi censée les protéger.
C’est à partir de 2004 que la loi visant à améliorer les conditions de vie de cette population a été élaborée par les représentants des autochtones, le gouvernement, les parlementaires, la société civile et l’ONU. Promulguée au début de cette année elle n’a toujours pas été appliquée.
Victimes d’esclavage
Ce peuple, caractérisé par sa petite taille, présent également dans plusieurs pays d’Afrique centrale, est réparti dans la quasi-totalité des douze régions du Congo où il vit en exclusion dans les forêts ou à la périphérie des villages. Les pygmées sont considérés comme des « esclaves », « pour un champ de 400 mètres à dessoucher, à labourer et à semer, un pygmée n’attend d’un bantou parfois qu’un litre de vin de palme », s’est indigné Parfait Dihoukamba.
En visite au Congo en 2010, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, James Anaya avait constaté que « beaucoup d’entre eux (…) ne disposent pas de logement adéquat ou d’accès aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation ».
Il n’ya que la loi pour les sortir de cette misère. « C’est dans l’application de la loi que chacun va trouver son compte. En tant qu’autochtones (…) nous voulons que les textes liés à son application soient pris immédiatement. Sans ces textes, la loi reste creuse et vague », a affirmé à l’AFP Ngouélé Ibara, un pygmée 58 ans qui dirige l’Association des peuples autochtones du Congo (Apac). Une fois la loi appliquée, les pygmées devront être uniquement désignés par le terme d’autochtones sous peine de sanctions. Ils ne seront plus contraints à l’exode, ni exploités.