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Affaire Bourgi : tempête sur la Françafrique
Mis à jour à 22h35
En véritable tonton flingueur de la politique française, Robert Bourgi continue d’aligner ses « révélations » sur la Françafrique. Et ses victimes. Après avoir mis en cause, dans une interview au Journal du Dimanche du 11 septembre, Jacques Chirac et Dominique de Villepin, Robert Bourgi a affirmé lundi soir sur BFM TV que l’ancien président du Front National Jean-Marie Le Pen avait financé une partie de sa campagne présidentielle de 1988 avec de l’argent que lui avait remis l’ancien président gabonais Omar Bongo. « Je le dis aujourd’hui, je n’aime pas faire parler les morts, M. Jean-Marie Le Pen a été reçu par le président Bongo et le président Bongo a financé la campagne électorale de M. Jean-Marie Le Pen en 1988 »
« J’affirme aujourd’hui que M. Jean-Marie Le Pen, avec le discours xénophobe et raciste qui est le sien, a fait le détour de Libreville et d’Abidjan avant les élections présidentielles de 1988 », a insisté Bourgi. « Peu de Français savent que ce raciste et ce xénophobe était allé à Libreville et à Abidjan. (…) Et le président Bongo m’a dit, moi, et M. Foccart était présent, s’adressant à M. (Jacques) Foccart il lui a dit "doyen", comme tout le monde l’appelait, "le Le Pen il a été content de partir avec l’argent d’un nègre" », a ajouté Bourgi.
Jean-Marie Le Pen rejoint donc au banc des « accusés de Bourgi » une bonne partie des hommes politiques influents de la cinquième République. L’avocat raconte ainsi une conversation qu’il aurait eue avec Jacques Foccart, « inventeur » des réseaux de la Françafrique. « Il m’a dit que ces pratiques existaient même du temps de Pompidou, Giscard d’Estaing et Mitterrand », explique-t-il.
Premier cercle
Un peu plus tôt lundi, et avant que le nom de son père n’apparaisse dans l’affaire, Marine Le Pen s’était étonnée que Robert Bourgi « ne parle pas de Nicolas Sarkozy, alors qu’il fait partie du premier cercle. » Interrogé par BFM TV, son père a repris la même expression, après les allégations de Bourgi. « Sachant les liens qui unissent monsieur Bourgi à monsieur Sarkozy, sachant qu’il fait partie du premier cercle, on peut se dire que sans doute tout cela est téléguidé, c’est ridicule ! » a réagi l’ancien dirigeant du FN qui précise avoir entretenu des relations « courtoises » avec Omar Bongo. « Je l’ai vu une fois, je lui ai rendu une visite officielle devant témoin et le président Bongo ne m’a jamais donné d’argent, ça c’est clair. »
Le fils et successeur de Omar Bongo ondimba, Ali Bongo Ondimba, a quant à lui déclaré « ne pas se sentir concerné » par les déclaration de Robert Bourgi. Enfin, l’Ordre des avocats de Paris a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête sur Bourgi. « Afin d’être exactement informé sur la réalité des missions que M. Robert Bourgi, avocat, déclare avoir accomplies, (le bâtonnier de Paris) a ordonné une mesure d’enquête déontologique », indique le barreau de Paris dans un communiqué.
(Avec AFP)