Affaire Bourgi : le Congo et le Sénégal démentent les déclarations de Robert Bourgi

Le Congo et le Sénégal ont fermement rejeté mardi les accusations de dons d’argent à l’ex-président français Jacques Chirac et à son premier ministre Dominique de Villepin.  

Le président sénégalais Abdoulaye Wade (D) et son fils Karim (C), le 19 janvier 2011 à Dakar. © Seyllou Diallo/AFP

Le président sénégalais Abdoulaye Wade (D) et son fils Karim (C), le 19 janvier 2011 à Dakar. © Seyllou Diallo/AFP

Publié le 13 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Affaire Bourgi : tempête sur la Françafrique
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Affaire Bourgi : tempête sur la Françafrique

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mis à jour à 12h40

Le gouvernement congolais a fait savoir « qu’il s’opposait avec la dernière énergie » aux allégations qui ont été avancées par Robert Bourgi, conseiller officieux pour l’Afrique du président français Nicolas Sarkozy.

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« On voudrait que les Africains soient toujours cette entité sous domination qui prendrait ses ordres à l’étranger et qui obéirait et, qui de temps en temps, ouvrirait le tiroir-caisse pour nourrir un certain nombre de politiques à l’étranger », a précisé le porte-parole du gouvernement congolais Bienvenu Okiemy.

De son côté, Karim Wade est allé plus loin et a décidé de porter plainte immédiatement pour diffamation contre l’avocat franco-libanais.

Cette plainte intervient après les propos tenus par Robert Bourgi lors d’une interview publiée lundi par le quotidien sénégalais l’Observateur, dans lequel  il affirme que Karim Wade « devant moi, a remis 500 millions de F CFA (760.000 EUROS) à Dominique de Villepin », alors qu’il était secrétaire général de l’Élysée.

« Je dénonce vigoureusement ces affirmations hallucinantes, sortie de sa seule imagination », écrit Karim Wade dans un communiqué, ajoutant avoir demandé à ses avocats « de déposer immédiatement plainte auprès des tribunaux compétents contre Robert Bourgi pour diffamation, injures par imputation de faits attentatoires à mon honneur et à ma considération. »

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20 millions de dollars

Né à Dakar, Robert Bourgi a affirmé dimanche et lundi dans plusieurs médias français avoir remis à l’ancien président Jacques Chirac et à son ex-bras droit Dominique de Villepin, près de 20 millions de dollars de dirigeants africains, destinés au financement de la campagne présidentielle de 2002 du président sortant.

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« Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d’Etat africains – Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) – ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002 », prétend l’avocat.

« Je jure sur mon honneur n’avoir, à aucun moment, ni directement ni indirectement, donné la moindre somme d’argent à un homme politique français », affirme le fils du président sénégalais et ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie, qui ajoute: « Cette accusation dénuée de tout fondement cache des intentions malveillantes et manipulatrices dans un contexte pré-électoral aussi bien au Sénégal qu’en France ».

Démentis et plaintes

D’après Karim Wade, Robert Bourgi s’est dressé contre lui « en distillant abondamment dans la presse de vilaines et méchantes contre-vérités tendant manifestement à nuire (à son image) sur le plan national et international. »

En juillet, l’avocat avait déclaré à plusieurs médias français et sénégalais avoir été réveillé dans la nuit du 27 au 28 juin par Karim Wade, qui lui demandait d’appeler les plus hautes autorités françaises pour une intervention de l’armée française à Dakar, alors en proie à de violentes manifestations.

Karim Wade avait alors catégoriquement démenti ce qu’il avait appelé "les élucubrations" de Robert Bourgi. Ce dernier dénonce depuis plusieurs mois déjà la candidature à sa propre succession du président Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000.

Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont également décidé de déposer plainte en diffamation contre Robert Bourgi.

(Avec AFP)

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