RDC : Tshisekedi veut « enlever la peur » des Congolais face à Kabila

Le candidat à l’élection présidentielle en RDC Étienne Tshisekedi est arrivé jeudi 10 novembre sur le sol congolais. D’où il a pu s’expliquer sur ses propos diffusés dimanche dernier appelant à « casser les portes des prisons », lesquels ont suscité une réprobation internationale.

L’opposant Etienne Tshisekedi avait créé la polémique dimanche en lançant un appel à la violenc © AFP

L’opposant Etienne Tshisekedi avait créé la polémique dimanche en lançant un appel à la violenc © AFP

Publié le 11 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Présidentielle et législatives 2011 en RDC
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Présidentielle et législatives 2011 en RDC

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Étienne Tshisekedi dit qu’il n’a pas appelé à la violence. Il voulait simplement, dit-il,  « enlever la peur de la population vis-à-vis de la dictature ». C’est ce qu’il affirmé en atterrissant sur le sol congolais, dans la ville de Kisangani jeudi 10 novembre, en revenant sur des paroles qui avaient suscité une vive polémique dimanche dernier.

Alors que la campagne électorale a démarré le 28 octobre, un mois avant les élections présidentielle et législatives, l’opposant au chef de l’État Joseph Kabila, candidat à sa succession, avait appelé ses partisans à « casser les portes des prisons » si des militants de son parti n’étaient pas libérés dans les « 48 heures ». Des propos condamnés par la Belgique, l’Union européenne, la France et l’ONU.

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« Toute dictature est basée sur la peur. Demain avec l’État de droit, le Congolais doit abandonner la peur et avoir confiance en lui-même. Ma manière d’éduquer le peuple congolais c’est de lui enlever la peur dans (sa) tête en se mobilisant pour aller terroriser ceux qui nous ont longtemps terrorisés aussi, pour que demain il [le peuple] soit un véritable sujet de développement. Ce n’était pas un appel à la violence », s’est-il justifié.

Après une tournée en Europe et aux États-Unis, Étienne Tshisekedi avait séjourné quelques jours en Afrique du Sud, pays depuis lequel il avait donné une interview par téléphone à une télévision d’opposition congolaise, RLTV. Suite à cela, le signal de la chaîne a été suspendu par l’autorité de régulation des médias jusqu’au 14 novembre.

Entre « celui qui fait arbitrairement arrêter et tuer les Congolais et moi qui dit au peuple prenez votre responsabilité d’aller libérer (ces) compatriotes qui sont en prison (…), qui viole la Constitution ? », a demandé Étienne Tshisekedi. Le chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) s’était également déclaré, lors de cette même interview, « président de la République ». « Le souverain dans ce pays c’est le peuple congolais, qui m’a proclamé (président) depuis longtemps, ce n’est pas l’auto-nomination, à moins que vous me prouviez le contraire », a-t-il expliqué.

"On casse et on brûle"

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Étienne Tshisekedi devrait tenir un meeting dans la capitale au stade des martyrs ce vendredi 11 novembre 2011. Une date symbolique, puisque le candidat est le dernier, dans l’ordre alphabétique, des 11 prétendants à la magistrature suprême, et s’est donc vu attribué le numéro 11 par la Commission électorale. Ce meeting interviendra dans un contexte tendu, plusieurs personnes ayant été blessées dans des affrontements depuis le début de la campagne, à Kinshasa, à Mbuji-Mayi (centre) et à Lubumbashi (sud-est).
Des violences condamnées par l’archevêque de Kinshasa, Monsengwo Pasinya, qui a appelé jeudi à des « élections apaisées ».

« On se provoque, on s’arme de machettes, parfois de fusils, on casse et on brûle, comme si l’on était en présence d’ennemis rangés en ordre de bataille ou bien que la fin des élections était de détruire le pays plutôt que le bâtir », a fustigé l’ecclésiastique. « Comment ferons-nous confiance à des dirigeants incapables de protéger la population ? Comment élire des gouvernants qui ne nous donnent pas de garantie de paix, de justice, de vérité et d’amour du peuple ? », a-t-il interrogé, avant d’appeler les candidats à « rassurer » le peuple.

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(Avec AFP)

 

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