Élections en RDC : jour de dépouillement rythmé par les accusations de fraude

À lire le premier rapport de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), les élections du lundi 28 novembre de RDC se seraient déroulées presque sans accrocs. En réalité, nombreux sont les observateurs et les candidats de l’opposition à dénoncer une totale désorganisation, sinon des fraudes importantes.

Décomptes des bulletins de vote le 28 novembre 2011 à Goma. © AFP

Décomptes des bulletins de vote le 28 novembre 2011 à Goma. © AFP

Publié le 29 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Présidentielle et législatives 2011 en RDC
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Présidentielle et législatives 2011 en RDC

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Après une journée d’élections chaotiques, placée sous le sceau de la violence dans le centre et le sud du pays, les premiers appels à une annulation du double scrutin législatif et présidentiel du 28 novembre se sont fait entendre en RDC, pour cause de fraudes massives présumées.

Trois candidats de l’opposition, Antipas Mbusa Nyamwisi et Adam Bombole Intole qui ont eux-même emboîté le pas à l’opposant et président du Sénat Léon Kengo wa Dondo, ont exigé mardi l’invalidation des scrutins présidentiel et législatif de lundi en dénonçant des manquements et irrégularités. Dans une déclaration commune, ils dénoncent des bureaux de vote « fictifs, ou à tout le moins non localisables », des bulletins de vote « parallèles, pré-remplis ou vierges au profit » du candidat Joseph Kabila, le chef de l’État sortant, ou de candidats députés de sa majorité.

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La réponse de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à ses accusations de fraude n’a pas tardé : « 99,2% des bureaux de vote ont parfaitement fonctionné au cours de ses élections », a-t-elle afirmé. Un chiffre qui apparaît cependant gonflé aux yeux de nombreux observateurs, tant les problèmes techniques ont rythmé le scrutin en RDC : noms de milliers d’électeurs disparus des listes électorales, bulletins de vote livrés très en retard…

« Dans l’ensemble, à part des incidents, dont certains graves, les élections se sont bien passées, mais il faut dire que l’organisation matérielle était catastrophique », a ainsi estimé Dolly Ibefo, de l’ONG la Voix des Sans Voix, qui a déployé 400 observateurs à travers le pays.

Tshisekedi revendique 75% des voix à Kinshasa

Même son de cloche chez Jérôme Bonzo, coordinateur de l’ONG congolaise Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA) : « il y a eu tentative de manipulation par des agents électoraux, par certains candidats à différents niveaux. Pas seulement ici à Kinshasa, dans différentes provinces. »

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Si le Président sortant Joseph Kabila ne s’est pour le moment pas exprimé sur les élections, son principal candidat, l’opposant Étienne Tshisekedi n’a pas apaisé la tension qui règne sur le pays en affirmant – alors qu’aucun résultat n’a pour le moment été publié  – avoir recueilli 75% des suffrages à Kinshasa.

Le dépouillement des bulletins se poursuivait mardi 29 novembre en soirée, alors que les résultats provisoires doivent être proclamés le 6 décembre, selon le calendrier électoral initial. Pour compliquer les choses, la Ceni a exigé que certains bureaux de vote où des électeurs n’avaient pas pu voter lundi pour cause de retard dans la livraison du matériel électoral, gardent leurs portes ouvertes ce mardi.

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(Avec AFP)
 

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