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Le lendemain sa nomination comme Premier ministre par le roi Mohammed VI, le chef du Parti de la Justice et le développement (PJD, islamiste), Abdelilah Benkirane, est confronté à son premier défi : nouer des alliances avec d’autres partis – le PJD n’ayant que 27% des sièges au Parlement – dans le but de former un nouveau gouvernement marocain. « Nous ne pouvons pas conduire seuls le gouvernement. Nous allons donc nous allier avec d’autres partis », a ainsi affirmé Abdelilah Benkirane au quotien marocain Al-Massae mercredi 30 novembre.
Les résultats aux législatives font qu’aucune formation politique du royaume n’est en mesure d’obtenir une majorité. Pour le chef du PJD, premier islamiste chargé de former un gouvernement dans l’histoire du pays, les alliances devraient se monnayer à coup de portefeuilles ministériels.
La "Koutla" dans le viseur
L’Istiqlal et l’Union socialiste des forces populaires (USFP, membre du gouvernement sortant), deux partis réunis dans la « Koutla », une coalition de trois partis, sont les plus susceptibles de s’allier aux islamistes. Mais les tractations ne s’annoncent pas simples.
« Notre conseil national va trancher sur la question de la participation lors de sa prochaine réunion samedi », a déclaré Hassan Tariq, membre de l’USFP, qui dit ignorer si sa formation « participera au gouvernement. Il y a une forte tension entre les jeunes, favorables, et les dinosaures qui ne veulent pas céder. » Du côté de l’Istiqlal, le parti le plus ancien du Maroc, quelques voix ont appelé à ne pas s’allier avec le PJD. Mais les dissonances y seraient moins fortes qu’au sein de l’USFP.