Plus d’une semaine. C’est le temps qu’aura duré la coupure du signal de Radio France internationale (RFI) en RDC. Interrompue pour son traitement journalistique de l’élection présidentielle congolaise, à l’issue de laquelle le président sortant Joseph Kabila a été reconduit, la diffusion de la radio française a été rétablie lundi 9 janvier 2012.
« Nous exécutons simplement la décision que le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait prise de suspendre RFI pour sept jours à dater du jour où j’avais pris la mesure conservatoire », a expliqué Lambert Mende, le ministre de la Communication et des Médias.
Dans un contexte postélectoral sous haute tension – marqué à la fois par l’élection contestée de Jospeh Kabila et l’autoproclamation au poste de président d’Étienne Tshisekedi – le 1er janvier, RFI avait été accusée par le ministre de la Communication de « vouloir créer une situation confuse qui peut nous entraîner dans des affrontements entre Congolais », motivant ainsi la décision d’interrompre l’émission du signal.
"Pensée unique"
La mesure devait courir juqu’au 3 janvier mais elle avait été prolongée pour une durée indeterminée sans que les motivations de cette décision n’aient été rendues publiques.
Plusieurs voix, en RDC comme à l’étranger, s’étaient élevées pour dénoncer cette « censure ». L’ONG La Voix des Sans Voix avait ainsi estimé qu’il s’agissait « d’un des nombreux prétextes fallacieux (…) n’ayant pour seul et unique objectif que de faire véhiculer la pensée unique et les thèses qui encensent les dirigeants à longueur de journée ». Alors que la France rappelait son attachement à la liberté d’expression, les États-Unis avaient, eux, exhorté le pouvoir à rétablir le signal de RFI « immédiatement ».
(Avec AFP)