Ibrahim Boubacar Keïta « condamne avec la dernière vigueur les attaques perpétrées par des rebelles, depuis le mardi 17 janvier contre les villes de Ménaka, Aguelhok et Tessalit, dans le nord-est du Mali. Il appelle à l’unité nationale derrière un front républicain réunissant tous les patriotes, car « le Mali doit rester un et indivisible ». Le communiqué rendu public vendredi dernier en dit long sur la fermeté d’IBK face à la rébellion touarègue qui s’est réactivée la semaine dernière.
De fait, l’armée malienne fait face depuis le 17 janvier à une nouvelle rébellion touarègue qui réclame « l’autodétermination de l’Azawad », vaste région du Nord du Mali, située au nord de la boucle du Niger. Celle-ci ne reconnaît pas l’accord de paix d’Alger, signé en 2009 et qui avait ramené le calme dans le nord.
Baptisée Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, coalition politico-militaire de plusieurs groupes rebelles du nord), la nouvelle rébellion indépendantiste a lancé des attaques contre les villes d’Aguelhok et de Tessalit, deux localités du nord-est malien, près de la frontière algérienne, au lendemain d’un assaut contre Ménaka, non loin de la frontière nigérienne, à 1 500 km de Bamako (capitale). Jeudi 19 janvier, le ministère de la Défense malien avait affirmé dans un communiqué que les combats entre l’armée et les rebelles avaient coûté la mort à 47 personnes, dont 45 dans les rangs de la rébellion.
"Souveraineté bafouée"
Pour Kéïta, l’un des sérieux prétendants au poste dé président de la République, « nul ne peut accepter que la souveraineté du Mali soit bafouée et que notre territoire devienne un champ de bataille au profit d’intérêts particuliers ». Car selon le candidat du RPM, l’offensive des rebelles ne rencontre pas l’adhésion de « l’écrasante majorité des communautés du Nord (qui) vit paisiblement et aspire à contribuer au développement de la Nation ».
Déjà en (pré-)précampagne électorale, Ibrahim Boubacar Kéïta a fait du rétablissement de la sécurité au Mali l’une des priorités de son programme. Il compte, entre autres, former des unités d’élite et renforcer les capacités des services de renseignement, non seulement pour venir à bout de la rébellion touarègue, mais pour lutter contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
À trois mois de la date théorique de l’élection présidentielle, à laquelle ne participera pas le président sortant, Amadou Toumani Touré (ATT), les candidats déclarés craignent désormais que cette rébellion ne renvoie aux calendes grecques le scrutin prévu fin avril prochain. En théorie.