La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du pasteur Daniel Ngoy Mulunda a finalement donné nuitamment les premiers résultats partiels et provisoires des élections législatives du 28 novembre en RDC, organisées parallèlement à la présidentielle remportée officiellement par Joseph Kabila, malgré de nombreuses fraudes constatées par des observateurs indépendants.
Là encore, c’est le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du chef de l’État et ses alliés qui devancent largement les formations de l’opposition congolaise, notamment l’Union pour la démocratie et le peuple (UDPS) d’Étienne Tshisekedi (en photo ci-dessous, © AFP). Selon les résultats de la Ceni, qui portent sur 432 des 500 sièges à attribuer (soit près de 87% du total), le PPRD en obtient 58. 68 sièges sont donc encore à pourvoir. Dans la précédente assemblée de 2006, le PPRD en avait obtenu 111…
Pour Tshisekedi, les élections sont nulles
L’UDPS, qui avait boycotté les élections de 2006, ne remporte quant à elle que 34 sièges pour l’instant. Il est cependant peu probable que ses députés en profite, Tshisekedi ayant déclaré qu’il considérait les élections législatives comme nulles.
Puis viennent les alliés de Kabila, dont quatre partis décrochent chacun entre une douzaine et une vingtaine de sièges. Du côté de l’opposition, seul deux partis ont des résultats semblables : le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba (qui attend son jugement de la CPI à La Haye), lequel obtient 20 sièges. Il en avait 64 précédemment, ce qui en faisait le principal parti d’opposition parlementaire.
Dispersion sans parité
Le profil de la nouvelle Assemblée semble aussi éclaté que le précédent, une centaine de partis devant y être représentés. Avec une écrasante domination masculine, puisque seules 44 femmes figurent pour l’instant parmi les 432 députés connus. Les autres le seront lundi, a assuré la Ceni qui avance prudemment dans la publication de résultats plusieurs fois reportés, sans doute par crainte de troubles provoqués par des partisans de Tshisekedi, maintenu en résidence surveillée par le pouvoir dans son fief de Limete, d’où il s’est autoproclamé président élu avant de prêter serment. Il veut désormais former prochainement un gouvernement.
La Ceni prévoit de rendre public ses derniers chiffres lundi prochain. Elle a également annoncé avoir demandé à la Cour suprême de justice l’annulation du scrutin dans 7 des 169 circonscriptions à cause de violences ou incidents lors du scrutin, de même que des poursuites judiciaires contre une quinzaine de candidats accusés de violences. Cette institution doit proclamer les résultats définitifs d’ici à deux mois après examen des probables recours en annulation du scrutin.
(Avec AFP)