Le prédicateur Cherif Ousmane Madani Haïdara est si connu au Mali qu’il peut remplir un stade de 60 000 places à Bamako… Et quand il condamne l’attitude et la volonté hégémonique du rebelle islamiste Iyad Ag Ghali, sa voix pèse sans doute davantage que celle de nombreux politiciens. « Mon association a été créée en 1991. Elle s’appelle Ansar Eddine. Notre but est de sensibiliser les gens et de leur faire savoir que l’islam, c’est la tolérance. L’autre groupe qu’ils viennent de créer au Nord, s’appelle aussi Ansar Dine. Mais nous n’avons rien à voir avec eux », a d’abord affirmé Haïdara, dont l’organisation religieuse est basée à Bamako, dans le quartier très populaire de Banconi, d’où elle rayonne dans plusieurs pays frontaliers comme la Côte d’Ivoire ou le Burkina Faso.
"Nouvel islam"
« La charia, c’est pour les musulmans. Ici, au Mali, tout le monde sait qu’il y a des musulmans, des chrétiens, des juifs et des mécréants. Comment lui [Iyad Ag Ghaly, leader d’Ansar Dine, NDLR] peut-il porter la charia et son nouvel islam pour les Maliens ? On n’est pas d’accord avec la charia de Iyad, on refuse », a-t-il ajouté, entouré de nombre de ses fidèles.
Iyad Ag Ghaly, un rebelle touareg, a conquis les localités de Tessalit, Aguelhok, Kidal et Tombouctou, avec l’appui de combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en profitant de la défection de l’armée régulière malienne et d’un coup d’État contre Amadou Toumani Touré.
(Avec AFP)