Politique

Guinée-Bissau : Rui Duarte Barros nommé Premier ministre de transition, et déjà contesté

L’économiste Rui Duarte Barros a été nommé mercredi 16 mai Premier ministre de transition de Guinée-Bissau par le président de transition Manuel Serifo Nhamadjo. Cette nomination, qui intervient un peu plus d’un mois après le coup d’État militaire du 12 avril, a été aussitôt dénoncée, depuis le Portugal, par l’ex-Premier ministre bissau-guinéen, Carlos Gomes Junior.

Mis à jour le 17 mai 2012 à 13:11

Rui Duarte Barros a été nommé Premier ministre de transition. © AFP

La Guinée-Bissau a un Premier ministre de transition. Rui Duarte Barros a été nommé mercredi 16 mai après la signature d’un pacte de transition politique entre le commandement militaire et les 36 partis politiques, à l’exception de l’ex-parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).

Âgé de 48 ans, marié et père de deux enfants, cet ingénieur formé à La Havane a occupé entre 2001 et 2003 les fonctions de secrétaire d’État au Trésor puis de ministre des Finances. Pendant huit ans, entre 2003 et 2011, il a ensuite été commissaire pour la Guinée-Bissau à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Membre du parti de la rénovation sociale de l’ancien président Kumba Yala, Rui Barros est désormais chargé de former le plus vite possible un gouvernement à base élargie.

Cette nomination intervient plus d’un mois après le coup d’État militaire du 12 avril qui a écarté le président intérimaire Raimundo Pereira et son Premier ministre Carlos Gomes Junior. Elle précède de peu l’arrivée, prévue au plus tard pour le 18 mai, de soldats de la Cedeao (un contingent du Nigeria), qui devront remplacer les soldats de la Mission angolaise (Missang) dont la présence depuis plus d’un an était contestée par une frange de l’armée, dont les putschistes.

Gomes junior proteste depuis Lisbonne

Aussitôt nommé, Rui Barros a été contesté par l’ex-Premier ministre de Guinée-Bissau, Carlos Gomes Junior, qui s’est fermement opposé, mercredi à Lisbonne, à sa prise de fonction. « C’est un gouvernement que nous ne reconnaissons pas », a-t-il dit devant la presse à l’issue d’une réunion avec les ambassadeurs auprès de la Communauté des pays de langue portugaise ‘CPLP).

« Nous exigeons le retour à l’ordre constitutionnel. Je suis le Premier ministre légitimement élu », a-t-il ajouté, alors qu’il est réfugié à Lisbonne depuis mercredi 16 mai, tout comme l’ex-président par intérim, Raimundo Pereira. Les deux hommes ont d’ailleurs été reçus par le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho et le président Anibal Cavaco Silva dès leur arrivée.