Mis à jour le 14/06.
Deux jours d’émeute à Lomé suite à l’appel à manifester du collectif « Sauvons le Togo ». Mardi, des manifestants ont pris d’assaut Dékon, un grand centre commercial de la capitale, où ils ont passé la nuit. Ils ont été surpris mercredi matin par une pluie de grenades lacrymogène envoyées pas la police. Des échauffourées ont alors éclaté, s’étendant à plusieurs quartiers de la capitale.
Selon un bilan du Collectif « Sauvons le Togo », 119 personnes ont été blessées dans les heurts de mardi et mercredi, 56 gravement et 78 personnes ont été interpellées. Pour le ministre de la Sécurité, le Colonel Gnama Latta, 22 policiers ont été blessés, seules 13 personnes interpellées et trois véhicules cassés.
Le gouvernement reste "ouvert au dialogue"
« La violence et le vandalisme ne sauraient constituer des moyens de pression. On n’a jamais assez de dialogue. Certains processus aboutissent, d’autres non, a réagi jeudi Pascal Bodjona, le ministre de l’Administration territoriale. Ce que je veux dire aujourd’hui c’est que le gouvernement reste ouvert au dialogue et tout à fait disponible. »
Le collectif « Sauvons le Togo » est un regroupement de partis de l’opposition et d’organisations de la société civile qui réclament le retrait de la réforme du code électoral et du découpage électoral voté à la fin de mai par le Parlement togolais, notamment en prévision des élections législatives et municipales d’octobre prochain. Ses membres réclament en particulier un mode de scrutin présidentiel à deux tours. En outre, ils demandent la mise en œuvre des recommandations du rapport de la Commission nationale des droits de l’homme relatif à la torture.
Nouvelles manifestations prévues
Les manifestations auraient rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Des chiffres invérifiables, mais une chose est sûre : depuis 2005, après l’élection controversée de Faure Gnassingbé, c’est la première fois que la population répond massivement à l’appel de l’opposition à sortir dans la rue.
« C’est un signal envoyé au gouvernement. Faure Gnassingbé et ses amis doivent comprendre que le peuple en a marre. Ils doivent partir », se déchaîne Me Zeus Ajavon, coordinateur du collectif. Mercredi, le mouvement a conclu la journée de mobilisation en lançant pour les deux jours suivants une opération de désobéissance civile baptisée « Togo mort ». Les manifestants annoncent également la tenue d’une nouvelle marche suivie de trois journées de sit-in les 20, 21 et 22 juin.
_______
Par Jean-Claude Abalo, à Lomé