
Nacer Bouhanni pourrait susciter des vocations en Afrique. © AFP
Nacer Bouhanni, 21 ans, a l’avenir devant lui. Devenu le plus jeune champion de France de cyclisme sur route, dimanche 24 juin, ce sprinteur d’exception pourrait bien susciter des vocations sur le continent. Notamment en Algérie, pays dont sa famille est originaire.
On ne peut pas dire que Nacer Bouhanni est un pur produit du cyclisme africain. Né dans l’Hexagone, le coureur de l’équipe française FDJ-BigMata a passé son enfance dans les Vosges. Dimanche 24 juin, à Saint-Amand-les-Eaux, il est devenu le plus jeune champion de France de l’Histoire du cyclisme en remportant au sprint le titre national sur route. Vu comme un prodige dans l’Hexagone, le nouveau porteur de la tunique bleu-blanc-rouge pourrait aussi, grâce à ses origines africaines, permettre au continent africain de se rapprocher du peloton de tête du cyclisme mondial, en suscitant des vocations, notamment.
D’origine algérienne, son père, Karim, qui a réalisé une modeste carrière dans le cyclisme amateur, reste son plus proche conseiller. Jacques Decrion, son entraîneur officiel, ne s’y trompe pas. « Je partage les rôles avec son père, quelqu’un de très important dans sa vie de sportif de haut niveau par les conseils tactiques et techniques qu’il prodigue, comme pour sa position le nez sur la roue avant. J’apporte ma touche personnelle avec un programme d’entraînement », explique-t-il, au journal L’Alsace.
Baptême gabonais
C’est aussi sur des routes africaines que le jeune Nacer, tout juste passé professionnel, va réellement s’illustrer pour la première fois. Au Gabon, en 2011, il remporte la troisième étape de la Tropicale Amissa Bongo, devant trois autres coureurs français. Un tir groupé tricolore pour cette arrivée, mais la course a montré une forte présence africaine sur les podiums d’étape.
Présent sur l’épreuve, le Français Sylvain Chavanel avait notamment salué les deux victoires d’étape des coureurs éthiopiens, Daniel Teklehaimanot et Natnael Berhane. « En arrivant au Gabon en début de semaine, tout le monde nous parlait d’eux. On sent tout de suite qu’ils ont le niveau. Il n’est donc pas surprenant de les voir gagner », expliquait-il. « Maintenant, le cyclisme africain va pouvoir vraiment décoller. » De fait, l’essor récent des courses au Gabon, au Rwanda ou au Burkina Faso, ainsi que les ambitions croissantes des fédérations maghrébines, incitent à l’optimisme.
Avant d’être champion de France, Nacer Bouhanni estimait que ses origines plus que ses performances l’avaient aidé à se faire remarquer dans le peloton. « Il est vrai que nous ne sommes pas beaucoup de Maghrébins dans le vélo. Cela s’explique par le coût élevé de ce sport », analysait-il. Une raison d’espérer supplémentaire pour un continent en plein croissance économique…
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