La situation sociale est toujours aussi préoccupante en Tunisie, où le gouvernement mené par Hamadi Jebali (Ennahdha, islamiste), confronté à un large mouvement de contestation, n’a pas encore réussi à tenir ses promesses de redressement de l’économie. Signe d’une attente populaire frustrée, plusieurs dizaines de manifestants s’en sont pris, jeudi 26 juillet, au siège du gouvernorat (préfecture) de Sidi Bouzid (Centre-Ouest).
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La ville, d’où était partie la révolution tunisienne en décembre 2010, a été le théâtre de violents affrontements, la police procédant à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Un pneu a été enflammé avant d’être jeté à l’intérieur du gouvernorat.
"La police de Ben Ali"
« Voici de nouveau la police de Ben Ali », ont crié les assaillants en lançant des pierres en direction des forces de l’ordre appuyés par des éléments de l’armée. Ils ont aussi tenté d’incendier le local d’Ennahda, défonçant la porte d’entrée et saccagean les bureaux situés dans un immeuble du centre-ville.
Les émeutes sont parties d’un mouvement à la base pacifique, des ouvriers privés de salaire depuis plusieurs semaines réclamant leur dû avant d’être ralliés, jeudi, par leurs proches et des habitants de la ville. Le ministère de l’Intérieur a cependant démenti que la police ait procédé à des tirs de sommation. Aucun blessé n’a été signalé.
(Avec AFP)