Ils devaient se produire, mercredi 15 août au soir, sur la scène du Festival international de musique sacrée et soufie à Kairouan (160 km au sud de Tunis). Mais les musiciens de la troupe iranienne Mehrab en ont été empêchés par des militants salafistes, a rapporté la radio privée Shems FM. Leur tort ? Être de confession chiite, ce qui selon ces islamistes constitue une « atteinte au sacré ».
« Les salafistes ont empêché le groupe iranien de monter sur scène malgré que les autorités sont intervenues pour les faire partir », a précisé le porte-parole du ministère tunisien de la Culture, Samir Messaoudi, contacté par l’AFP. Mais choqués, le groupe iranien a refusé de donner son concert en disant ne pas être psychologiquement prêt à chanter, a assuré le porte-parole.
Manque d’humour
Selon la radio Shems, un des protestataires a expliqué qu’une pétition circulait sur internet depuis quelques jours, demandant à ce que la troupe iranienne ne se produise pas. Le parti islamiste Ennahdha, que l’opposition et des ONG critiquent pour le manque de fermeté à l’égard des militants sunnites ultraradicaux et sa volonté d’élaboration d’un projet de loi prévoyant des peines de prison ferme pour les atteintes au sacré, a condamné cette attaque.
Mardi soir déjà, la tenue d’un spectacle d’un célèbre humoriste dans le nord de la Tunisie avait été empêchée par des salafistes, le jugeant contraire à l’islam. En juin, ils avaient attaqué une exposition d’art dans la banlieue de Tunis, estimant qu’elle insultait l’islam, ce qui avait provoqué des violences dans plusieurs régions et l’instauration d’un couvre-feu.
(Avec AFP)