Les islamistes forçant les femmes à porter des tenues ultra-strictes n’ont pas le monopole de l’intolérance vestimentaire.
Une loi coloniale datant de 1889 interdisant les tenues indécentes va être dorénavant appliquée au Swaziland, a indiqué la porte-parole de la police, Wendy Hleta, citée le 24 décembre par le site sud-africain Independant Online News. Les femmes qui portent des mini-jupes ou des jeans taille basse s’exposent à une peine de six mois de prison. Et au viol, selon la police du pays, qui juge la tenue provocante.
« Le viol est facilité parce qu’il est facile de retirer la petite pièce de tissu portée par les femmes », a expliqué Hleta. Les femmes portant ces tenues seraient donc responsables des agressions et des viols qu’elles subissent. « J’ai lu sur un réseau social que les hommes et même parfois les femmes ont une tendance à « déshabiller les gens du regard ». Ca devient plus facile avec les vêtements moulants ou suggestifs. »
Paradoxe au royaume de Mswati III
L’interdiction de porter des tenues indécentes ne frappera cependant pas les costumes traditionnels que revêtent les jeunes filles lors de la célèbre « danse des roseaux », qui attire chaque année en septembre des hordes de touristes au Swaziland.
Les jeunes filles supposées vierges y dansent seins nus devant le roi Mswati III, qui peut choisir parmi elles une nouvelle épouse. Elles portent en général un pagne qui ne dissimule que leur sexe.
Au-delà du caractère dérisoire de l’interdiction, la question des violences faites aux femmes est un réel enjeu au Swaziland, petit pays enclavé dont la population demeure souvent à l’écart des évolutions sociales constatées dans les pays voisins, l’Afrique du Sud et le Mozambique.
(avec AFP)