Depuis le début de l’opération Panthère, visant à déloger les jihadistes de leur sanctuaire de l’Adrar des Ifoghas, la presse est soigneusement tenue à l’écart de cette zone montagneuse transformée en vaste champ de bataille. Aucune image, à peine quelques informations.
Critiquées pour leur manque de communication et confrontées, samedi, à la mort d’un troisième soldat, les autorités françaises ont décidé, ces derniers jours, de publier des vidéos montrant des combats au sol.
Lundi 4 mars, l’armée a posté sur sa page Facebook des images – filmées le 2 mars – de la section d’appui du 1er régiment de chasseurs parachutistes menant l’assaut sur les pentes rocailleuses du massif de l’Adrar. On y aperçoit des soldats tirant au fusil-mitrailleur, confirmant la thèse de combats violents et rapprochés avancée par les officiels français.
Samedi, l’armée française avait diffusé une première vidéo de combats au sol, tournée le 26 février. Il s’agit cette fois d’un accrochage entre combattants islamistes et éléments du Groupement tactique interarmes.
Lundi matin, au micro d’Europe 1, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’État-major des armées, a affirmé qu’une « organisation industrielle du terrorisme » avait été découverte lors des combats qui opposent les forces françaises et tchadiennes aux jihadistes dans l’Adrar. Nous découvrons « une organisation industrielle du terrorisme », avec « plus d’une cinquantaine de caches, une dizaine d’ateliers », et « vingt bombes artisanales » fabriquées « simultanément », a-t-il ajouté. L’amiral n’a par ailleurs pas confirmé les informations faisant état de la mort du chef d’Aqmi Abou Zeid, se contentant de qualifier son éventuel décès de « probable ».
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Benjamin Roger (avec agences)