Les forces de sécurité algériennes dénombraient « 1 000 » manifestants, jeudi 14 mars à Ouargla, tandis que Tarek Maméri, célèbre bloggeur opposant et membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), affirmait qu’ils étaient « 3 000 ». Un chiffre confirmé par des journalistes présents.
Pour Yacine Zayed, membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, « la manifestation était une réussite avant même qu’elle n’ait lieu de par le débat qu’elle a suscité ». Par anticipation, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé lundi que les entreprises présentes dans le sud du pays devaient recruter, en priorité, des employés locaux. De son côté, Abdelaziz Bouteflika avait déjà remplacé, samedi, les préfets des cinq principales régions du sud, dont celui de Ouargla.
Chômage
Abdelmalek Aibek, le représentant à Ouargla du CNDDC, explique les motivations des manifestants : « Nous revendiquons le droit au travail et l’arrêt des poursuites judiciaires contre les chômeurs. (…) Nous sommes des milliers à nous être rassemblés place de la Mairie à Ouargla », a-t-il indiqué, précisant que « les manifestants, des chômeurs, mais aussi des syndicalistes et des défenseurs des droits de l’homme (…) sont venus de plusieurs préfectures ».
Le chômage touche de plein fouet la jeunesse algérienne. Selon les pouvoirs publics et le FMI, 21,5% des moins de 35 ans sont sans emploi, contre environ 10% pour l’ensemble de la population. La situation des jeunes s’avère encore plus difficile dans le sud, du fait du faible développement de la région et de la concurrence de travailleurs venus du nord, voire de l’étranger.
Quinze chômeurs seront jugés le 26 mars à Ouargla pour attroupement non armé, tandis qu’un tribunal de Laghouat, une autre ville du sud algérien, a condamné mardi à deux mois de prison, dont un ferme, quatre chômeurs qui avaient manifesté en février devant les bureaux de l’Agence nationale pour l’emploi.