C’est une volte-face de plus qui vient s’ajouter au brouhaha que provoque l’incertitude sur la santé d’Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé en France depuis le 27 avril. Mercredi 22 mai, sur la radio française RTL, Enrico Macias, originaire de Constantine, a affirmé ne pas avoir « vu récemment » le président Bouteflika pour lequel, selon lui, il n’a « donc jamais pu dire [qu’il avait] très peur pour sa vie! ».
Une déclaration pour le moins surprenante. Deux jours plus tôt, le 20 mai, le chanteur déclarait à un journaliste du quotidien qatari al-Arab, à l’occasion du 13e Forum international de Doha, que le chef de l’État, avec qui il entretient des relations « toujours très bonnes », était « très malade ». Affirmant lui avoir « rendu visite » au Val-de-Grâce, Enrico Macias affirmait même que Bouteflika ne pouvait pas parler. « J’ai peur pour lui, pour sa santé et pour l’avenir de l’Algérie », confiait-t-il enfin.
Qui croire ?
La polémique aurait pu se résumer à un simple « parole contre parole » entre le journaliste et le chanteur si le démenti de ce dernier n’avait pas été envoyé par l’ambassade d’Algérie elle-même, via une lettre au quotidien al-Arab. Voici ce que nous pouvons y lire : « Enrico Macias a démenti avoir rendu visite au président Bouteflika au Val-de-Grâce. Le journaliste n’a pas compris le français. »
Le hic, c’est que le journaliste en question, Smaïl Tellai, est Algérien et francophone. Mieux, il a posté sur YouTube l’enregistrement de son entretien avec Enrico Macias. Une séquence limpide qui confirme la version d’al Arab. L’ambassade d’Algérie n’aura réussi qu’à épaissir un peu plus le brouillard qui enveloppe l’état de santé du président.
Par Mathieu Olivier