Le 23 mai au soir, le Conseil exécutif de l’Union africaine, qui regroupe les ministres des Affaires étrangères des pays membres, a adopté une résolution qui demande à la Cour pénale internationale (CPI) d’abandonner les poursuites contre les responsables kényans impliqués dans les violences postélectorales de 2007-2008, parmi lesquels le président nouvellement élu, Uhuru Kenyatta et son adjoint William Ruto. La résolution a été votée à l’unanimité. Néanmoins, le Botswana a émis une réserve portant sur la procédure sans se prononcer sur le fond du dossier.
Depuis des années, le Kenya multiplie les démarches pour mettre fin aux poursuites. Le pays a formulé cette demande dans une première lettre au Conseil de sécurité en février 2011, et le mois suivant à la CPI. Au même moment, il a appelé au ralliement des pays de l’Union Africaine à sa cause. Désormais, sur le dossier kenyan, la CPI fera face à toute l’organisation continentale pour empêcher le jugement des instigateurs présumés des violences post-électorales, qui ont fait plus de 1 000 morts.
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Par Georges Dougueli et Anne Kappes Grangé, envoyés spéciaux à Addis Abeba