Trois mois après la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba destiné à ramener la paix dans la partie est de la RDC, les 11 dirigeants régionaux signataires se sont rencontrés dans la capitale éthiopienne, en marge du sommet cinquantenaire de l’Union africaine (UA), à la demande de Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU.
Le président congolais, Joseph Kabila, s’est ainsi entretenu avec ses homologues du Rwanda et d’Ouganda, Paul Kagame et Yoweri Museveni, qu’il accuse d’alimenter les troubles en soutenant le principal groupe armé du Kivu, le Mouvement du 23-Mars (M23). Des accusations rejetées à la fois par Kigali et Kampala.
"Nous aurons besoin [de passer] le test de la mise en œuvre" de l’accord de février, a déclaré, avant la réunion, Ban Ki-moon, qui s’est personnellement engagé dans ce processus de paix. Une paix durable dans la région n’est possible que "si tous les pays signataires travaillent ensemble pour sortir de l’impasse politique et créer une nouvelle dynamique en faveur de la sécurité de la population et du développement économique", a-t-il poursuivi.
Aucune annonce concrète n’a été faite immédiatement après la réunion tenue à huis clos.
Reprise des combats
Le secrétaire général de l’ONU revient d’une tournée dans la région des Grands Lacs, qui l’a mené au cours de la semaine écoulée à Kinshasa, Goma, principale ville de l’Est de la RDC, Kigali et Entebbe (Ouganda).
Le 20 mai, après plusieurs mois de trêve, des combats avaient repris entre l’armée de RDC et le M23, à une dizaine de km de Goma, capitale du Nord-Kivu, faisant craindre une reprise des affrontements à grande échelle à l’issue desquels le M23 avait pris le contrôle en novembre dernier de Goma, avant d’accepter de s’en retirer sous la pression internationale.
Avec l’accord des pays de la région, l’ONU a commencé pour sa part à déployer en RDC une brigade d’intervention, dotée d’un mandat "offensif", créée fin mars par le Conseil de sécurité pour combattre les groupes armés dans l’est du pays, M23 en tête. Cette brigade, qui devrait être opérationnelle dans les prochaines semaines, doit renforcer les 17 000 hommes de la Mission locale de l’ONU (Monusco), dont le mandat se limite à la protection des civils, et très souvent critiquée pour sa passivité face aux multiples groupes armés qui sévissent dans la région.
(Avec AFP)