Ce matin, des policiers et des soldats étaient sur le qui-vive devant les principales institutions du pays, installées à Juba, la capitale, suite à la décision du président Salva Kiir de suspendre l’ensemble de l’exécutif. Ce dernier va en effet procéder au premier remaniement de son gouvernement depuis la naissance du Soudan du Sud.
Au total, les 29 ministres du gouvernement et leurs adjoints ont été limogés. Deux personnages clés de la politique du pays, le vice-président, Riek Machar, et le secrétaire général du parti au pouvoir (Mouvement populaire de libération du Soudan-SPLM), Pagan Amum, ont également été suspendus. En avril, le président Kiir avait déjà souhaité réduire les pouvoirs de Riek Machar, qui pendant un moment avait rallié le régime soudanais de Khartoum au temps de la guerre civile Nord-Sud. De son côté, Pagan Amum menait pour le Soudan du Sud d’épineuses négociations avec le Soudan.
Le mois dernier, le président Kiir avait également limogé deux de ses principaux ministres, soupçonnés d’être impliqués dans un vaste scandale de corruption. Il avait aussi démis de leurs fonctions des dizaines de généraux au cours de l’année.
Pas d’annonce sur la composition du nouveau gouvernement
Le ministre de l’Information et porte-parole de l’équipe sortante, Barnaba Marial Benjamin, a affirmé ne pas craindre d’instabilité suite à cette décision. « Il est conforme à la Constitution qu’il (le président) forme et dissolve le gouvernement », a-t-il expliqué.
Si l’instabilité ne semble pas régner dans la capitale, les autorités ont tout de même appelé au calme. « Nous demandons à nos citoyens de remplir leur devoir et d’aller travailler » a déclaré ce matin Barnaba Marial Benjamin. « Donnez au président une chance de former son gouvernement (…) Il a déjà habilité les technocrates à gérer les affaires courantes », a-t-il poursuivi sur les ondes de la radio Miraya.
Pour le moment, la présidence n’a pas fait d’annonce sur la composition du nouveau cabinet, laissant planer le doute sur la reconduction de certains ministres du gouvernement limogé.
(Avec AFP)