Sur le terrain, les armes se sont tues, mais la situation reste tendue au Nord-Kivu. Inquiets, les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé, le 12 septembre, les signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba de "respecter leurs engagements de bonne foi (…) pour instaurer une paix et une sécurité durables dans l’est de la RDC et dans la région."
Les représentants de 15 pays ont entendu un compte-rendu par vidéoconférence de l’émissaire de l’ONU pour les Grands lacs, Mary Robinson, et du chef de la Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo), Martin Kobler, sur la situation dans la région, notamment autour de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
Une réunion sur la RDC à New-York
Mary Robinson a réitéré qu’il ne devait y avoir "ni amnistie ni intégration" dans l’armée congolaise pour les membres du Mouvement du 23-Mars (M23) et d’autres groupes armés qui auraient commis des violations des droits de l’homme.
Elle a indiqué qu’au cours de sa récente visite à Kigali, elle avait fait part au président Paul Kagamé des accusations de collusion entre le Rwanda et le M23 mais que celui-ci avait répondu qu’elles étaient sans fondements. L’ONU et la RDC accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir militairement le M23, ce que Kigali et Kampala ont toujours démenti.
Selon des diplomates, Mary Robinson a demandé aux pays membres du Conseil d’inciter les chefs d’États des pays concernés (Rwanda, RDC, Ouganda, Burundi) à se rencontrer, le 23 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre pour progresser dans la coopération régionale.
Des drones en décembre
De son côté, le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a souligné lors d’une conférence de presse qu’après l’opération menée fin août par l’armée congolaise et la Monusco, le M23 avait été repoussé vers le nord et n’était plus une menace directe pour Goma ou pour les positions de la Monusco, mais qu’il fallait accélérer le règlement politique de ce dossier.
Hervé Ladsous a estimé que la Monusco devrait commencer dans les premiers jours de décembre à utiliser des drones de surveillance, en particulier pour contrôler les frontières de la RDC. "Le Conseil de sécurité avait donné son feu vert pour utiliser ces appareils sans pilote, pour la première fois dans une opération de maintien de la paix. Ils auraient dû entrer en action cet été, mais les procédures d’appel d’offres ont entrainé des retards", a-t-il expliqué.
(Avec AFP)