Bientôt deux mois. Depuis le 25 juillet, jour de l’assassinat du député de gauche Mohamed Brahmi, la vie politique et institutionnelle tunisienne est paralysée par le bras de fer que se livrent les islamistes d’Ennahdha, au pouvoir, et une coalition d’opposition.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le principal syndicat du pays, est chargé de mener la médiation. Après des semaines de négociations infructueuses, elle a publié, mardi 17 septembre, une nouvelle initiative pour extraire la Tunisie de la profonde crise politique dans laquelle elle est plongée.
L’initiative rédigée par l’UGTT avec le patronat Utica, l’Ordre des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), demande aux partis des deux camps de se réunir à une date non précisée, avec le président Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali Larayedh, pour annoncer solennellement que le gouvernement dirigé par les islamistes sera remplacé sous trois semaines par un cabinet d’indépendants.
Échecs de médiation répétés
Parallèlement, l’Assemblée nationale constituante (ANC) doit, en un mois à compter de cette annonce, approuver une loi et une commission électorale, fixer le calendrier des scrutins à venir et adopter la Constitution dont l’élaboration est en panne depuis des mois.
Une précédente tentative de médiation de l’UGTT avait échoué début septembre. Les opposants refusent de négocier avec Ennahdha tant que le gouvernement d’Ali Larayedh n’aura pas été remplacé par un cabinet apolitique. De leur côté, les islamistes insistent pour que l’équipe en place ne démissionne qu’après qu’un consensus aura été trouvé sur l’ensemble des sujets de désaccord, notamment la Constitution.
Faute de Constitution et de loi électorale, 23 mois après l’élection de l’ANC et deux ans et demi après la révolution de janvier 2011, la Tunisie est toujours privée d’institutions pérennes et de calendrier électoral.
(Avec AFP)