Une altercation entre des hommes armés issus de l’ex-rébellion Séléka a fait plusieurs morts dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre. Vers 23h, un véhicule militaire transportant des éléments tchadiens de cette ancienne coalition a tenté de franchir une barrière se trouvant au PK 12 (12 km au nord de Bangui). La fusillade a éclaté quand les combattants centraficains qui gardaient le poste ont refusé de les laisser passer.
Selon une source policière citée par l’AFP, l’altercation aurait fait un mort, un élément tchadien, et deux blessés. Une autre source contactée par Jeune Afrique fait, elle, état de quatre morts.
Les heurts se sont poursuivis mercredi en fin de matinée après l’enterrement des membres de l’ex-Séléka décédés dans la nuit. D’après l’AFP, des troupes de la Fomac (la Force multinationale de l’Afrique centrale) et des forces de sécurité centrafricaines ont pris position dans le secteur pour ramener le calme et rassurer les habitants des quartiers environnants.
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Des anciens rebelles avaient déjà échangé des coups de feu dimanche près de cette même barrière. L’un d’entre eux avait fait usage de son arme provoquant la panique de la population.
"Il est évident que certains ex-Séléka ne souhaitent pas rentrer dans le rang", commente une source diplomatique.
Ces dernières semaines, la situation sécuritaire s’est dégradée dans la capitale Bangui, où les braquages se multiplient. Le Bureau intégré des nations unies pour la consolidation de la paix en Centrafrique (Binuca) s’en est inquiété dans une note interne. "Ces incidents surviennent à partir de 17h30 et impliquent des éléments armés non identifiés s’exprimant en arabe, peut-on lire. La menace est quotidienne. Tout véhicule roulant à Bangui est exposé."
Ainsi, lundi, deux véhicules appartenant à des ONG ont été braqués par trois hommes en armes à 15 minutes d’intervalle. Au même moment, un policier congolais de la Fomac a été blessé par balles. La veille, c’est un lieutenant-colonel de la gendarmerie qui a vu son domicile dévalisé par des ex-Sélékas.
Vendredi, des heurts liés à un litige foncier opposant les habitants du quartier Bazanga à un ancien chef de la coalition rebelle Séléka, le "général" Zakaria Issa, avaient fait plusieurs blessés graves.
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Par Vincent Duhem
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