La nouvelle était attendue depuis un moment. Depuis que, le 20 janvier, une bande sonore a été postée sur Internet dans laquelle on entend ce qui semble être les voix de Ahmat Bachir et de l’ex-ministre de la Justice en plein comptage d’argent. "Ou sont mes émoluments ?" demande le premier. À la fin de la conversation, il obtient d’empocher tout de même 3 millions de Francs CFA.
La blogosphère tchadienne, qui s’est emparé de l’affaire, n’a eu de cesse depuis d’appeler à la démission de Ahmat Bachir. Ce qui a été obtenu lundi 3 février au soir.
Une vraie sanction ?
De l’avis de plusieurs observateurs, c’est un peu contraint qu’Idriss Deby a lâché son directeur de cabinet. "Les termes du décret laissent penser que ce n’est pas vraiment une sanction. Il a juste été "appelé à d’autres fonctions". On n’a pas ‘mis fin’ à ses fonctions, ce n’est pas la même chose", explique un ancien ministre. Qui ajoute : "il reviendra. Il a déjà connu des disgrâces".
Il y a un an, Ahmat Bachir, alors ministre de l’Intérieur, était limogé pour "mauvaise gestion dans le recrutement et les promotions au sein de la police". En quittant son poste, il avait lancé : "j’ai plongé, j’émergerai". Huit mois plus tard, il revenait en grâce auprès du chef de l’État en qualité de directeur de cabinet… Reviendra-t-il une nouvelle fois à la surface ?