Tunisie : l’assassin présumé de Chokri Belaïd a été tué par la Garde nationale

Le ministre tunisien de l’Intérieur a annoncé mardi soir que Kamel Gadhgadhi, l’assassin présumé de l’opposant Chokri Belaïd, avait été tué lors d’une opération antiterroriste menée depuis la veille à Raoued, près de Tunis.

Chokri Belaïd, ancien secrétaire général d’Al-Watad. © AFP

Chokri Belaïd, ancien secrétaire général d’Al-Watad. © AFP

Publié le 4 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 05/02/14 à 8h30.

Presque un an jour pour jour après l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, Lotfi Ben Jeddou, le ministre tunisien de l’Intérieur, a annoncé mardi 4 février que Kamel Gadhgadhi, son assassin présumé, avait été tué lors d’une opération antiterroriste dans la grande banlieue de Tunis.

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Au terme d’un assaut de 20 heures contre une maison de Raoued, les unités spéciales de la Garde nationale (gendarmerie) ont "réussi à tuer sept terroristes très armés. Les analyses ont dévoilé l’identité de certains d’entre eux (…). Parmi ceux-là se trouve Kamel Gadhgadhi, a annoncé le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse. Gadhgadhi est celui qui a commis l’assassinat politique du martyr Chokri Belaïd". Selon lui, cinq des sept suspects tués ont été identifiés. Un membre de la Garde nationale a par ailleurs été tué dans l’opération.

"Le plus beau cadeau qu’on puisse faire aux Tunisiens"

Il y a encore quelques jours, la veuve de Chokri Belaïd, Basma Khalfaoui, avait rappelé dans une interview à Jeune Afrique que Kamel Gadhgadhi était "toujours en fuite". "Des rumeurs le signalent en Libye, en Tunisie, à tel ou tel endroit", avait-elle précisé, ajoutant : "Mais rien n’est sûr et il est encore en liberté". Elle s’était aussi montrée très remontée contre le ministère de l’Intérieur, l’accusant d’avoir sciemment caché des "pièces maîtresses" dans ce sensible dossier d’assassinat politique.

De son côté, Lotfi Ben Jeddou a fièrement assuré que cette opération était "le plus beau cadeau qu’on puisse faire aux Tunisiens au premier anniversaire de l’assassinat" de l’opposant. Le décès, le 6 février 2013, de Chokri Belaïd (48 ans), avocat et militant de tendance marxiste et panarabiste, également farouche critique des islamistes du parti Ennahdha alors aux commandes, avait choqué et plongé la Tunisie dans une grave crise politique.

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L’opposant avait été tué devant chez lui de trois balles tirées à bout portant. L’assassinat avait été attribué par les autorités aux jihadistes d’Ansar al-Charia, une organisation classée "terroriste" par les autorités tunisiennes mais qui n’a jamais revendiqué ce meurtre ni aucune autre attaque armée.

Une grande manifestation prévue samedi à Tunis

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Les forces de l’ordre avaient encerclé lundi après-midi une maison de Raoued, à quelques kilomètres d’une plage longée par plusieurs hôtels, après avoir reçu des renseignements faisant état de la présence de "terroristes". Les gendarmes "ont été accueillis par les balles et par une résistance violente", a déclaré Lotfi Ben Jeddou. "Nous avons voulu éviter leur mort et nous leur avons demandé de se rendre. (Mais) chacun d’eux portait des armes automatiques, des grenades et des ceintures d’explosifs".

L’annonce de la mort de Kamel Gadhgadhi intervient alors que les proches de Chokri Belaïd ont prévu jeudi une conférence de presse sur l’état de l’enquête et une veillée à la bougie sur l’avenue Habib Bourguiba, l’axe central de Tunis. Une grande manifestation est prévue samedi pour rappeler que le 8 février 2013, jour de son enterrement, le pays avait été paralysé par une grève générale. Des dizaines de milliers de personnes avaient alors rendu un dernier hommage à l’opposant, un évènement qui avait pris des allures de manifestation contre Ennahdha et entrainé la chute du gouvernement dirigé par Hamadi Jebali.

(Avec AFP)
 

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