Ils purgeaient déjà leur peine depuis bientôt trois ans. Mahmoud Salah Mahmoud et Awad Ismaïl Souleimane, deux policiers égyptiens condamnés en octobre 2011 à sept ans de prison pour le meurtre du jeune blogueur Khaled Saïd, ont vu lundi 3 mars leur sentence être revue à la hausse. Désormais, les deux accusés écopent de 10 ans d’emprisonnement.
"Un signal de dissuasion"
"Toujours pas suffisant, selon les avocats de la famille du blogueur, mort à l’âge de 28 ans, qui réclamaient 15 ans de prison. Me Mahmoud Abderrahmane, un des avocats de la victime, a reconnu toutefois que "le verdict a rendu justice à tous et envoyé un signal de dissuasion à un appareil assez puissant, celui de la police : il montre que les responsables d’atteintes aux droits de l’Homme au sein de la police devront répondre de leurs actes".
Les deux policiers étaient notamment accusés d’avoir procédé à une arrestation arbitraire et pratiqué des actes de torture sur Khaled Saïd, arrêté dans un cybercafé d’Alexandrie, la deuxième ville d’Égypte sur la côte méditerranéenne, puis battu à mort. Le décès du jeune blogueur avait alors provoqué la colère des militants pro-démocratie sur Facebook. Une page intitulée "Nous sommes tous Khaled Saïd" avait été créée sur le réseau social à sa mémoire. Et c’est sur cette page qu’avait été lancé l’un des premiers appels à la révolte contre le régime de Hosni Moubarak, contraint à la démission en février 2011.
De son côté, l’avocat des deux accusés, Ehab Abdelaziz, a affirmé n’être pas satisfait du verdict, indiquant qu’il allait saisir la cour de cassation.
À l’extérieur, les parents des deux policiers condamnés ont dénoncé un verdict injuste après avoir été évacués de la salle d’audience pour l’annonce du verdict. Ils ont crié à l’adresse des policiers présents : "Vous avez vendu vos hommes !"
(Avec AFP)