Que s’est-il réellement dit, le 20 mars, à la grande messe de Kingakati ? Retranchés à 80 km de la ville de Kinshasa à partir de la mi-journée, dans la ferme privée du président congolais Joseph Kabila, quelque 500 cadres – membres du gouvernement, gouverneurs de province, chefs des partis de la Majorité présidentielle (MP), ambassadeurs congolais séjournant en RDC – ont répondu présents à l’invitation de leur chef.
Téléphones, caméscopes et autres enregistreurs étaient interdits dans la salle de réunion. Une façon de garder secret la teneur des propos tenus.
"Un discours de combat"
Selon nos sources, Joseph Kabila a prononcé devant ses partisans un" discours de combat". Le chef de l’État congolais s’est exprimé en faveur d’une révision constitutionnelle et d’un bouleversement du calendrier politique. Son voeu ? Que la prochaine présidentielle se tienne au suffrage indirect… en 2015, au lieu de 2016 comme prévu par la loi fondamentale.
Une prise position saluée par des applaudissements de quelques zélés de la majorité au pouvoir : "Nous sommes prêts à mourir pour toi, Joseph", auraient-ils lancé à leur chef. Mais dans la salle, d’autres cadres, plus réservés, sont restés dubitatifs.
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Et Joseph Kabila de marteler, toujours selon nos informations, qu’il n’avait peur de personne et qu’il ne pouvait plus continuer à cogérer le pays avec la Monusco, la mission onusienne en RDC.