La dépouille de la jeune photojournaliste française Camille Lepage, 26 ans, est arrivée mercredi 14 mai au matin à Bangui. "Nous avons accueilli le corps de Mlle Lepage ce matin vers 10h30 (9H30 GMT) au camp Mpoko (sur l’aéroport). Nous sommes en contact évidemment avec la famille et les assurances, et faisons le maximum pour rapatrier son corps le plus rapidement possible", a déclaré Romain Vuillaume, Premier conseiller de l’ambassade de France à Bangui.
Une enquête, diligentée par Sangaris et la Misca (le force africaine), est en cours, a-t-il indiqué. Le parquet de Paris a, lui, ouvert mercredi une enquête préliminaire, a indiqué une source judiciaire.
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Selon Paris, c’est une patrouille de la force française Sangaris qui a découvert la dépouille de la photographe lors d’un contrôle sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka. Ces derniers sont actuellement interrogés.
Selon des sources concordantes, la jeune femme a été tuée lors d’une embuscade dans la région de Bouar (ouest), près du Cameroun et du Tchad. La jeune photographe "ne portait pas de gilet par-balle" au moment de sa mort, selon une source au ministère de la Communication à Bangui.
"Cela date de deux jours. Camille Lepage était en compagnie des anti-balaka pour son reportage. Ils seraient tombés dans une embuscade certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balaka ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons", a expliqué mardi soir une source militaire, qui a demandé à rester anonyme.
Selon une source de la gendarmerie de Bouar, l’embuscade "a eu lieu à Gallo, un village situé sur l’axe Bouar-Garoua-Boulaï (Cameroun)", à une soixantaine de kilomètres de Bouar, où les anti-balaka "ont eu à plusieurs reprises des accrochages meurtriers avec des ex-Séléka et Peuls armés".
Toutefois, les circonstances exactes de la mort de la photojournaliste restent à déterminer.
"Un crime odieux et crapuleux"
Le président François Hollande a promis de mettre en œuvre "tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers".
"Assassiner un journaliste, c’est toujours commettre un double crime : contre une personne et contre la liberté d’informer", s’est indigné mercredi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, devant les députés français, qui ont observé une minute de silence à l’Assemblée nationale en hommage à Camille Lepage.
La présidente centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a condamné dans un communiqué "un crime odieux et crapuleux".
(Avec AFP)