M. Le Roy-Finville avait dirigé l’un des organismes les plus secrets du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece), le Service 7, chargé d’opérations de cambriolages destinées à récupérer des documents de toutes sortes, notamment du courrier.
Mis en cause dans l’affaire Mehdi Ben Barka, dirigeant de l’opposition marocaine enlevé à Paris le 29 octobre 1965 avec la complicité des policiers français, il a été suspendu de ses fonctions en janvier 1966.
L’instruction avait établi que dix-sept jours avant l’enlèvement de Ben Barka, "le commandant" Le Roy avait eu connaissance de la machination et n’en a pas informé ses supérieurs, ni rien fait pour contrecarrer les desseins des ravisseurs.
Acquitté de "non-dénonciation de crime"
Détenu près de quatre mois à La Santé, sous l’inculpation de "non-dénonciation de crime", il est acquitté en juin 1967. Sa révocation du Sdece a tout de même été confirmée par le Conseil d’Etat en août 1972.
Personnage mystérieux, secret par nécessité professionnelle, il s’était toujours opposé à ce qu’on le photographie. L’homme "sans visage" traqué au moment de l’instruction par les photographes de presse menaçait de "boxer" lui-même ceux qui enfreindraient son interdiction.
Marcel Le Roy-Finville était chevalier de la Légion d’honneur, médaillé de la Résistance et Croix de Guerre 1939-45.