Politique

Le militant Marou Amadou dans une prison de haute sécurité

Le militant des droits de l’Homme nigérien Marou Amadou, interpellé deux fois cette semaine, a été incarcéré dans une prison de haute sécurité à l’ouest de Niamey, a indiqué jeudi un membre de l’organisation qu’il dirige.

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Mis à jour le 13 août 2009 à 20:56

De nouvelles poursuites ont été engagées contre Marou Amadou

"Après avoir été entendu près de deux heures par le juge, Marou Amadou a été conduit à la prison de haute sécurité de Koutoukalé", à indiqué à l’AFP Ali Idrissa, membre du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad).

Il est poursuivi pour "administration d’une organisation non déclarée", a-t-il ajouté, précisant que les autorités estiment n’avoir jamais délivré l’autorisation de l’exercice du Fusad.

Cette ONG, créée en décembre par les principales centrales syndicales et ONG du pays, avait pour objectif principal de s’opposer au maintien au pouvoir du président Mamadou Tandja au-delà de la fin prévue de son mandat.

"Atteinte à la sûreté de l’Etat"

Le chef de l’Etat a convoqué un référendum le 4 août qui a abouti à l’adoption d’une nouvelle Constitution lui accordant une rallonge de trois ans au lieu de se retirer en décembre à la fin de son deuxième quinquennat, comme initialement prévu.

Après l’annonce le 7 août du résultat de cette consultation très contestée, Marou Amadou avait appelé à la mobilisation des Nigériens. Il avait aussi appelé les forces de l’ordre à la désobéissance.

Accusé d’"atteinte à la sûreté de l’Etat", il avait été interpellé lundi mais un juge l’avait remis en liberté dès mardi.

Nouvelles poursuites contre Amadou

Le soir même, après avoir été enlevé par des éléments de la garde républicaine selon Ali Idrissa, il avait été incarcéré à Koutoukalé puis emmené à la police, où il avait passé la nuit.

Son avocat, Me Marc Lebihan, avait annoncé mercredi que de nouvelles poursuites avaient été engagées contre M. Amadou. L’avocat a dénoncé "un harcèlement judiciaire".

Le résultat du référendum doit encore être validé par la Cour constitutionnelle. Mamadou Tandja devra ensuite promulguer la nouvelle Constitution qui renforce ses pouvoirs.