Société

Code de la famille : « La femme reste femme et l’homme reste homme »

Le nouveau code de la famille proposé au Mali n’en finit plus de créer la polémique. Une grande manifestation de contestation a été organisée par le Haut conseil islamique, dénonçant notamment la « dérive » vers l’égalité hommes/femmes.

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Mis à jour le 24 août 2009 à 15:00

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Environ 50.000 personnes ont participé, samedi à Bamako, à un meeting organisé par le Haut conseil islamique du Mali, pour rejeter le nouveau code des personnes et de la famille qui met la femme au même niveau que l’homme.

Organisée dans le plus grand stade de la capitale, la manifestation s’est déroulée sans incidents. Sur des calicots et banderoles, on pouvait lire : "Non à ce code qui divise les Maliens", "la femme reste femme et l’homme reste homme" ou encore "la civilisation occidentale est un péché".

Ce code, qui remplace notamment l’expression "puissance paternelle" par "autorité parentale" et relève l’âge du mariage à 18 ans, a été adopté début août par l’Assemblée nationale mais n’a pas encore été promulgué par le chef de l’Etat. Le président du haut conseil islamique du Mali, l’imam Mamoud Diko, a lancé un appel au président Amadou Toumani Touré pour qu’il ne le fasse pas afin de "préserver la paix et la quiétude dans notre pays".

La succession remise en question

Déjà plusieurs manifestations contre ce code ont été organisées à l’intérieur du Mali. En présence de nombreuses femmes voilées, ce meeting était rythmé par des chants religieux interrompus par un animateur scandant régulièrement "respectez Dieu", le public répondant "Dieu est grand".

Les associations musulmanes contestent également le fait que le mariage religieux ne soit pas juridiquement reconnu. Le chapitre sur la succession est l’un des plus controversés car il stipule qu’un enfant né hors du mariage, peut désormais bénéficier de sa part d’héritage, au même titre que l’enfant légitime.