Politique

Ban Ki-moon juge « vital » de respecter la date de l’élection fin mars

La mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire a été prolongée jusqu’au scrutin, sans cesse reporté depuis 2005.

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Mis à jour le 30 janvier 2010 à 15:06

Ban Ki-Moon a réaffirmé la neutralité des Nations-Unies au Sud-Soudan © AFP

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a déclaré samedi qu’il était "vital" que l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire se tienne avant fin mars 2010, dans un entretien accordé à plusieurs journalistes en marge du sommet de l’Union Africaine (UA).

"Je suis profondément préoccupé par la situation en Côte d’Ivoire. Il y a eu des progrès, mais le problème de la liste électorale a provoqué un doute. Il est vital que tous les acteurs politiques ivoiriens respectent leur engagement d’organiser l’élection avant fin mars 2010", a-t-il affirmé.

"C’est une date que, j’espère, le président (Laurent) Gbagbo peut respecter", a-t-il souligné.

Le mandat de l’ONU prolongé

Plusieurs fois reportée depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005, l’élection est censée permettre de clore la grave crise politico-militaire née du coup d’Etat manqué de septembre 2002 qui a divisé la Côte d’Ivoire en deux.

Le 28 janvier, le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de la force de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) pour quatre mois seulement, en appelant à la tenue dans ce délai d’une élection présidentielle qu’il attend depuis des années.

Dans sa résolution 1911, rédigée par la France et adoptée à l’unanimité de ses quinze membres, le Conseil proroge le mandat de l’Onuci jusqu’au 31 mai, "notamment pour aider à l’organisation d’élections libres, ouvertes, justes et transparentes" dans le pays.

Interrogé sur la polémique autour de la possible démission du président de la Commission électorale indépendante (CEI), M. Ban a déclaré: c’est "une décision que doivent prendre les Ivoiriens eux-mêmes".

Polémique

Une vive controverse agite la classe politique depuis que le président Gbagbo a accusé le 9 janvier la commission d’avoir créé en dehors des procédures normales un fichier de "429. 000 personnes à intégrer d’office à la liste électorale définitive".

La CEI a reconnu le 21 janvier un "dysfonctionnement manifeste" en son sein, assurant toutefois qu’aucun électeur n’avait été inscrit irrégulièrement.

Le chef de la CEI, Robert Beugré Mambé, accusé de "fraude" par le camp présidentiel, est soutenu par l’opposition.