"Je ne ferai plus de journalisme au Maroc et j’ai décidé d’opter pour l’exil volontaire", a déclaré Aboubakr Jamaï lors d’une conférence de presse à Casablanca mercredi 4 février dans la soirée.
Les locaux du JH ont été mis sous scellés le 28 janvier après que le tribunal de commerce de Casablanca a ordonné la "liquidation judiciaire" de Média Trust, société éditrice du JH (18.000 exemplaires par semaine) jusqu’en 2003.
Média Trust avait été condamné pour non paiement "d’importantes dettes" en faveur de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), de certaines banques et de l’administration des impôts, avait déclaré à la presse Abdelkébir Tabih, l’un des avocats des créanciers du JH. Le montant des dettes dépasse les 5 millions de dirhams (environ 450.000 euros).
Selon Me Tabih, la liquidation judiciaire concerne les dirigeants de Média Trust, mais elle s’applique aussi à Trimédia, qui l’a remplacé et édite le JH depuis sept ans.
Boubker Jamaï a reconnu mercredi soir qu’il existait chez le JH un "problème de trésorie, la gestion ayant été en difficulté".
Une "mise à mort"
Le responsable de la rédaction a toutefois souligné que la "mise à mort du Journal Hebdomadaire doit inciter à un débat national sur la liberté de la presse" au Maroc.
La CNSS a pour sa part indiqué mercredi, dans un communiqué, que Media Trust avait fait l’objet "d’actions en recouvrement de créances cumulées depuis plusieurs années dans le strict respect de la loi. Il s’agit d’une affaire purement commerciale".
Mais les responsables du JH se demandent pourquoi la justice a exécuté un jugement pour récupérer les dettes à l’encontre d’une société (Trimédia) qui n’est pas concernée par cet endettement.
Fondé en 1997, le Journal Hebdomadaire était une publication indépendante. Les sujets abordés chaque semaine ont brisé plusieurs tabous, notamment en matière de politique intérieure.