L’armée égyptiene a annoncé dimanche 8 mai que 190 personnes, arrêtées après les violents affrontements entre musulmans et chrétiens la veille au Caire, qui ont fait dix morts, seraient déférées devant des tribunaux militaires. L’armée, qui assure la direction du pays depuis qu’une révolte populaire a chassé le président Hosni Moubarak le 11 février, avait promis samedi soir d’agir fermement contres les responsables des violences.
Le Premier ministre égyptien Essam Charaf a de son côté convoqué une réunion de crise du cabinet.
Des violences confessionnelles ont opposé samedi soir musulmans et chrétiens dans un quartier populaire du Caire, ravivant les fortes tensions interconfessionnelles que connaît l‘Egypte. Dix personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées.
Les principaux affrontements se sont produits autour d’une église du quartier d’Imbaba, attaquée par des musulmans au motif qu’une chrétienne supposée vouloir se convertir à l’islam y serait enfermée. Une autre église a été incendiée dans ce quartier, où d’importants effectifs de soldats et de policiers anti-émeutes ont été déployés.
Tensions depuis des mois
La conversion supposée à l’islam de deux épouses de prêtres et leur enlèvement prétendu attisent depuis des mois les tensions entre chrétiens et musulmans en Egypte.
Les deux femmes auraient chacune quitté leur mari après une dispute conjugale. Toutes deux ont été raccompagnées chez elles par la police, après que les Coptes ont assuré qu’elles avaient été enlevées par des musulmans.
L’Eglise copte a démenti l’éventuelle conversion des deux femmes, mais aucune des deux n’est réapparue publiquement pour confirmer l’une ou l’autre thèse.
Les Coptes représentent 6 à 10% des 80 millions d’Egyptiens, et constituent la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient.