Politique

Au Mali, la CMA revendique la prise des camps de l’armée à Léré

L’alliance de groupes séparatistes a attaqué dimanche les camps militaires de cette petite ville de la région de Tombouctou. Une bataille de plus dans la guerre ouverte que se livrent désormais les ex-rebelles et la junte d’Assimi Goïta.

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Mis à jour le 19 septembre 2023 à 11:17

Une telle opération de la part des groupes armés confirme à nouveau la faillite de l’accord de paix signé en 2015. © Sebastien RIEUSSEC / AFP.

Des combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes séparatistes à dominante touarègue, se sont emparés le 17 septembre de deux camps militaires dans la ville de Léré, dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali.

L’armée malienne a confirmé sur les réseaux sociaux avoir été attaquée vers 13 h 30 locale (15 h 30 GMT). Elle a précisé que des informations plus détaillées suivraient. Un officiel militaire malien a indiqué être « en train de faire face à la situation. Pour le moment, nous n’en dirons pas plus ».

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« Après des combats, ces hommes armés ont pris les camps. On attend le renfort de l’armée. Mais pour le moment ce sont les hommes armés qui ont les camps en main », a expliqué un élu local. Un deuxième élu local a confirmé l’attaque de deux camps, précisant qu’il y avait des morts, mais sans pouvoir en indiquer le nombre.

Un avion abattu

Almou Ag Mohamed, un porte-parole de la CMA, a revendiqué l’attaque. « Nous avons attaqué et pris le contrôle des deux camps militaires de la localité de Léré ce [17 septembre]. Les camps sont sous notre contrôle », a-t-il déclaré, en précisant : « Nous avons abattu un avion de l’armée. »

Cette nouvelle opération de la part des groupes armés confirme la faillite de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015. Au cours de la semaine passée, le 12 septembre, ces mêmes groupes armés ont lancé une offensive contre la ville de garnison de Bourem, que l’armée a dit avoir repoussée. Les adversaires ont fait des récits différents des évènements, mais tous deux fait état de dizaines de morts.

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Les rivalités se sont intensifiées ces dernières semaines avec une reconfiguration sécuritaire dans le Nord après le départ de la force française Barkhane en 2022 et celui, en cours, de la mission de l’ONU (Minusma), toutes deux poussées vers la sortie par la junte.

(avec AFP)