Politique

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger scellent « l’Alliance des États du Sahel »

Les régimes militaires dirigés par Assimi Goïta au Mali, Ibrahim Traoré au Burkina Faso et Abdourahamane Tiani au Niger ont signé samedi une charte établissant une alliance défensive.

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Mis à jour le 18 septembre 2023 à 16:11

Captures d’écrans du compte X (ex-Twitter) de la présidence du Niger montrant Goïta, Traoré et Tiani signant le Charte de « l’Alliance des Etats du Sahel ». © DR /

Cette « Charte du Liptako-Gourma » créé « l’Alliance des États du Sahel » (AES), a écrit sur X (ancien Twitter), le chef de la junte au Mali, Assimi Goïta. Son but est « d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », a-t-il souligné. La charte prévoit (art. 6) que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ».

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Depuis le coup d’État du 26 juillet au Niger, la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) maintient une position constante: les autorités militaires doivent « restaurer l’ordre constitutionnel immédiatement » en libérant le président déchu Mohamed Bazoum et en le réinstallant dans ses fonctions. L’organisation ouest-africaine a plusieurs fois brandi la menace d’une intervention armée et a imposé de lourdes sanctions économiques au Niger.

Or, le Burkina Faso et le Mali voisins estiment qu’une opération militaire contre leur pays serait une « agression illégale et insensée » et ont promis une « riposte immédiate » à toute agression.

« Lutte contre le terrorisme »

« Cette alliance sera une conjugaison des efforts militaires, économiques entre les trois pays », a déclaré aux journalistes le ministre de la Défense du Mali, Abdoulaye Diop. « Notre priorité c’est la lutte contre le terrorisme dans les trois pays », a-t-il ajouté.

La région du Liptako-Gourma – frontalière du Mali, du Burkina Faso et du Niger – a été ravagée par le jihadisme au cours des dernières années. Le Mali et le Burkina voisins, dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat en 2020 et 2022, avaient rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey après le coup d’Etat du 26 juillet.

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Ces derniers restent inflexibles et retiennent prisonnier le président déchu Mohamed Bazoum depuis le 26 juillet, qu’ils comptent poursuivre pour « haute trahison ». Au Niger, une dizaine d’attaques jihadistes ont fait plus d’une centaine de morts dont une moitié de civils depuis le 26 juillet. L’ »Alliance Sahel » réunit plusieurs pays et institutions internationales comme la France, l’Allemagne ou les Etats-Unis qui ont suspendu leur programmes d’aides au Niger.