À la suite de cette annonce, l’action du géant pétrolier et gazier reculait de 0,33% à 521,10 pence dans un marché à l’équilibre, et malgré une progression des cours du brut qui profitait au titre de son rival, Shell.
Richard Hunter, analyste de Interactive Investor, remarque que « comparé aux amendes de milliards de dollars qui ont suivi la marée noire de Deepwater Horizon ou aux prix pétroliers négatifs » pendant la pandémie, (…) cette démission est une surprise mais pas un chapitre majeur dans l’histoire de BP ».
Incertitudes
Dans son communiqué diffusé dans la soirée mardi, BP a expliqué que Bernard Looney démissionnait après avoir reconnu « n’avoir pas été totalement transparent » sur des « relations personnelles » avec plusieurs collègues. Le directeur financier Murray Auchincloss assure l’intérim pendant la recherche d’un remplaçant permanent.
BP veut donner l’impression que « tout se poursuit comme d’habitude mais il y aura inévitablement des incertitudes sur l’intervalle requis pour trouver un dirigeant permanent » ou sur un éventuel changement dans la stratégie, ajoute Richard Hunter.
Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, estime pour sa part que « des erreurs de cette ampleur ne sont pas ce qu’on attend de l’un des plus grands patrons du pays ». « Une direction claire doit être proclamée rapidement pour limiter l’impact négatif » sur l’entreprise et son action, poursuit-elle.
« Relations personnelles avec des collègues »
Bernard Looney peut notamment être crédité d’avoir mené l’un des plus grands groupes britanniques à travers les méandres de la pandémie, qui a provoqué l’effondrement des cours du pétrole et de l’activité économique, puis lors de l’invasion russe de l’Ukraine, qui à l’inverse a fait flamber les cours des hydrocarbures et gonflé les comptes des compagnies pétrolières.
Dans son communiqué mardi, BP explique avoir eu connaissance en mai 2022 « d’allégations (…) relatives au comportement de Bernard Looney concernant des relations personnelles avec des collègues au sein du groupe ».
Une enquête interne a été lancée, durant laquelle le directeur général, âgé de 53 ans et qui a pris la tête du groupe en 2020, a reconnu « un petit nombre de relations anciennes avec des collègues avant de devenir directeur général ». « Aucune violation du code de conduite du groupe n’a été constatée », précise BP. « Mais de nouvelles allégations d’une nature similaire » ont émergé « récemment » et mardi, « Bernard Looney a informé le groupe qu’il reconnaissait n’avoir pas été totalement transparent dans ses précédentes déclarations ».
(Avec AFP)