À Libreville, Patrick Eyogo vaque à ses occupations, quelques jours après le coup d’État qui a terrassé Ali Bongo Ondimba et mis fin au règne d’une dynastie et d’une formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG), ancien parti unique et au pouvoir jusqu’au 30 août. Membre du bureau permanent du PDG, il se dit serein, malgré le putsch. Mais ce n’est pas le cas de tous ses camarades. Depuis le coup orchestré par la garde républicaine, les arrestations des cadres du PDG se sont en effet succédé.
Il y a d’abord eu, bien sûr, Ali Bongo Ondimba, placé en résidence surveillée. Puis les membres du cabinet stratégique du PDG, menés par le fils du patron, Noureddin Bongo-Valentin, sa mère Sylvia Bongo-Valentin et leurs proches, toujours en détention. Le secrétaire général, Steeve Nzegho Dieko, n’a pas non plus échappé aux militaires, tout comme d’autres vaillants pédégistes, à l’instar de l’ex-ministre des Sports et de la Jeunesse, Franck Nguema, assigné à résidence. Accusés de « détournement massif des deniers publics, malversation financière internationale en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants », beaucoup pourraient passer par la case prison.