Ses déclarations ont relancé le débat autour des soupçons de clientélisme qui entourent la gestion de l’Assemblée nationale. « J’ai dit à notre père [Cavayé Yéguié Djibril] qu’il a donné, pendant plus de vingt ans, les gros postes de l’Assemblée nationale aux gens d’ailleurs. Maintenant c’est au tour des enfants de Tokombéré […] Nous avons arraché le poste de conseiller spécial entre les mains d’un ressortissant de Tcholliré […] Nous avons aussi arraché celui de chargé des caisses du président des mains d’un anglophone de Mbengwi, dans le Nord-Ouest, et nous l’avons donné à votre enfant. »
En prononçant ce discours enflammé le 28 août dernier, à l’occasion de la finale d’un championnat de football à Tokombéré, dans l’arrondissement d’origine du président de l’Assemblée, Cavayé Yéguié Djibril, Boukar Abdourahim ne se doutait sûrement pas du tollé qu’allaient engendrer ses déclarations à travers le pays. Mais sa sortie, enregistrée dans une vidéo et partagée sur les réseaux sociaux, est très vite devenue virale sur la toile. Suffisant pour déclencher une avalanche de critiques, notamment des nombreux camerounais qui y ont vu un aveu de la mainmise que le clan Cavayé exerce sur la chambre basse du parlement, et de son influence sur cette administration.