Certains coups d’État choquent, d’autres moins… C’est le cas de celui qui a emporté Ali Bongo Ondimba (ABO) dans la nuit du 29 au 30 août. Les militaires ont annoncé la création d’un « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI), le général Brice Clotaire Oligui Nguema, patron de la Garde républicaine, a été désigné chef de l’État et investi le 4 septembre en grande pompe et sous les applaudissements généralisés.
Pas ou peu de menaces de la communauté internationale, des condamnations prononcées du bout des lèvres et avec moult précautions linguistiques, tout un pays au garde à vous devant lui, s’empressant de le féliciter, des scènes de liesse dans les rues de Libreville… Oligui n’est pas Tiani et le Gabon n’a rien à voir avec le Niger, visiblement. Le roi est mort, vive le roi ! Fermez le ban…
Le putsch est intervenu quelques heures après la proclamation des résultats de la présidentielle par le Centre gabonais des élections (CGE), qui a donné Ali Bongo Ondimba vainqueur avec 64,27 % des suffrages, contre Albert Ondo Ossa (30,77 %), candidat désigné par une large partie de l’opposition. ABO, mis « à la retraite » par les militaires, a été placé en résidence surveillée. Son fils, Noureddin Bongo Valentin, et la première dame, Sylvia Bongo Ondimba, ont été arrêtés, ainsi que plusieurs de leurs proches.