Au lendemain du coup d’État qui a précipité la chute du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, le 30 août, un communiqué signé du porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a condamné une « prise de pouvoir anticonstitutionnelle » et a appelé au « rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel ». Emboitant le pas au ministre de la Communication, les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) ont dénoncé un déni de la démocratie.
Mais dans les rangs de l’opposition, on alerte plutôt sur les dangers du « gouvernement perpétuel ». Lequel pourrait déboucher, selon elle, sur le « scénario gabonais ».
Le coup d’État au Gabon est utilisé comme un moyen de pression sur le régime de Paul Biya par certains opposants qui estiment que l’armée camerounaise pourraient prendre ses responsabilités si le président venait, par exemple, à faire de son fils un successeur désigné à la tête de l’État. Mais la riposte ne s’est pas fait attendre, et des militants du RDPC ont été envoyés sur les plateaux de télé et de radio pour défendre à cor et à cri leur parti.