Politique

Quand Bouteflika exige que « l’enquête s’arrête à la porte du ministre »

En Algérie, dès 2009, les premiers soupçons de malversations concernant le chantier de l’autoroute Est-Ouest donnent lieu à des enquêtes. Des intermédiaires sont condamnés, mais les plus hauts responsables, protégés par la présidence, restent intouchables.

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Mis à jour le 17 septembre 2023 à 16:18

Le président Abdelaziz Bouteflika inaugurant un tronçon de l’autoroute Est-Ouest, le 17 avril 2011. À dr., Amar Ghoul, alors ministre des Travaux publics. © Montage JA; Xinhua/Andia; AdobeStock

LA SAGA DE L’AUTOROUTE EST-OUEST (2/3) – Lorsque, fin 2006, une partie du chantier de l’autoroute Est-Ouest prévu pour traverser toute l’Algérie est attribuée à un groupe chinois sans réelle expérience, beaucoup s’étonnent et quelques voix s’élèvent. Il faudra toutefois attendre encore plusieurs années avant que le scandale n’éclate. Ce qui finit par arriver à l’automne 2009, lorsque le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), dissout en janvier 2016, lance simultanément plusieurs enquêtes sur le projet de l’autoroute Est-Ouest, ainsi que sur les contrats accordés par Sonatrach à l’entreprise italienne Saipem.

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C’est durant l’été 2009 que des informations et des indiscrétions parviennent aux oreilles des responsables des services de renseignements, que dirige alors le général Mohamed Mediène, dit « Toufik », concernant des soupçons de malversations, de commissions et de pots-de-vin liés au projet d’autoroute. Le dossier est sensible car il concerne un des projets les plus emblématiques de la présidence de Bouteflika, doté d’un budget de plus de 11 milliards de dollars. Une bombe à retardement.