Se ranger du côté des militaires et attendre le déroulement de la transition annoncée ? Ou tenter de faire reconnaître une victoire autoproclamée et issue des dernières élections ? Passée la stupeur et le contentement des premiers instants, après la prise de pouvoir du groupe présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema, l’heure est à la décision parmi les classes politiques hostiles au pouvoir déchu. L’objectif du « tout sauf Ali », vieux de quatorze ans pour certains, tout comme celui de « chasser le PDG [Parti démocratique gabonais] », martelé à l’approche du scrutin présidentiel, semble atteint. Le chef de l’État est retenu dans sa résidence privée par les militaires, et nombre de ses proches ont été arrêtés.
Les résultats donnés par le Centre gabonais des élections (CGE) – dont le président a lui aussi été interpellé – quelques minutes avant le putsch, déclaraient vainqueur Ali Bongo Ondimba avec 64,27 % des voix. Deuxième selon cette même annonce, Albert Ondo Ossa s’était préparé à la contestation. Dans la dernière ligne droite avant les scrutins, le camp de la coalition de l’opposition Alternance 2023 dénonçait une élection à huis clos, des tentatives successives de déstabilisation à coups de réformes constitutionnelles, et des fraudes électorales avant l’heure.
« Nous nous préparons à diriger le pays demain, assurait à Jeune Afrique Mike Jocktane, directeur de campagne d’Ondo Ossa, l’avant-veille du scrutin. Le 28 août, la plateforme revendiquait déjà la victoire dans un communiqué distribué à la presse : « À ce stade de la compilation des résultats, la consolidation de plus de 50 % des votes fait apparaître que notre candidat réunit plus de 70 % des suffrages exprimés. »