Suspendues à leur écran de télévision, Patricia et sa sœur attendaient l’annonce des résultats des élections dans la nuit de mardi 29 à mercredi 30 août. Puis, la nouvelle est tombée, sans grande surprise. « On a vu qu’Ali Bongo Ondimba était réélu, on s’est dit que c’était reparti pour encore sept ans de malheur au Gabon », racontent les deux femmes.
Un air de déjà-vu, après l’élection présidentielle de 2016, contestable et contestée, qui avait sacré le fils d’Omar Bongo Ondimba devant Jean Ping avec seulement 5 000 voix d’avance. Sauf que cette fois, l’histoire ne se répète pas. Sitôt les résultats annoncés par le Centre gabonais des élections (CGE), des coups de feu se font entendre dans les rues de la capitale. Tirés en l’air, ils réveillent les occupants de l’immeuble dans lequel vivent Patricia et sa soeur. « Là, on a su qu’il se passait quelque chose. »