Le 29 août, le tribunal de Constantine en Algérie a condamné à deux ans de prison ferme le chercheur algéro-canadien Raouf Farrah et le journaliste algérien Mustapha Bendjama, incarcérés depuis plus de six mois, a annoncé l’avocat de Farrah. « Ils ont été condamnés tous les deux à deux ans de prison ferme », a déclaré Me Kouceila Zerguine, alors qu’il se trouvait encore au tribunal.
Raouf Farrah, 36 ans, et Mustapha Bendjama, 32 ans, ont été condamnés pour « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias ». Le premier a également été reconnu coupable de « réception de fonds d’institutions étrangères ou intérieures dans l’intention de commettre des actes qui pourraient porter atteinte à l’ordre public », selon son avocat.
Pour ce même motif, son père Sebti, 67 ans, s’est vu infliger une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis et une amende. Me Zerguine a déjà annoncé qu’il va faire appel de ces condamnations.
Affaire Bouraoui
Chercheur-analyste de l’organisation Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), Raouf Farrah avait été arrêté le 14 février chez ses parents à Annaba (est). GI-TOC a mis sur son site sa photo et un décompte des jours et heures depuis qu’il est emprisonné. L’organisation mène également une campagne internationale pour la libération du chercheur, marié à une Canadienne et père d’une petite fille de quatre ans.
Mustapha Bendjama est rédacteur en chef du journal privé francophone Le Provincial, basé à Annaba. Il est poursuivi dans plusieurs affaires depuis sa participation au mouvement de protestation prodémocratie du Hirak en 2019, dont il était l’un des acteurs phares à Annaba. Le journaliste avait été arrêté le 8 février dans son journal, soupçonné d’avoir aidé la militante politique franco-algérienne Amira Bouraoui à quitter l’Algérie via la Tunisie deux jours plus tôt, alors qu’elle était interdite de sortie du territoire.
L’affaire Bouraoui, qualifiée d’ « exfiltration illégale » par le gouvernement algérien, avait provoqué une nouvelle brouille diplomatique avec la France, qui s’est résolue récemment.
(Avec AFP)