Politique

En RDC, perpétuité requise contre le député Mwangachuchu

L’avocat de cet élu du Nord-Kivu, accusé de complicité avec les rebelles du M23 actifs dans l’est de la RDC, dénonce un procès de la « haine ».

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Mis à jour le 28 août 2023 à 16:00

Élu du Nord-Kivu âgé de 69 ans, Édouard Mwangachuchu est jugé devant la Haute Cour militaire depuis le 28 mars. © Capture vidéo JA

La défense d’Édouard Mwangachuchu, accusé de complicité avec les rebelles du M23 et contre lequel le ministère public a requis la perpétuité, a dénoncé le 28 août un procès de « discrimination » et de la « haine » lié à l’appartenance ethnique de son client. Interpellé début mars et accusé notamment de « trahison » et d’ « intelligence avec le M23 », cet élu de Masisi (Nord-Kivu), propriétaire d’une société minière stratégique, est détenu depuis lors et jugé par une cour militaire à Kinshasa.

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Le 25 août, le ministère public avait requis la perpétuité. La défense a estimé que les preuves que l’accusation a tenté d’apporter contre Mwangachuchu « s’articulent autour de son appartenance à l’ethnie tutsi ». « Nous dénonçons un procès de la haine et de la stigmatisation, basé sur le stéréotype et l’exclusion, un procès de discrimination », a déclaré Me Thomas Gamakolo, porte-parole du collectif des avocats de la défense.

« Les 30 audiences de ce procès ont été alimentées par un sentiment anti-tutsi et anti-Rwanda savamment entretenu par le ministère public », a-t-il dénoncé.

Cache d’armes

Selon le collectif, les poursuites contre Édouard Mwangachuchu ont été déclenchées après que « des personnes se présentant comme des “paysans hutu” membres du groupe armé Nyatura [ont] prétendu avoir découvert une cache d’armes sur le site minier de Bibatama appartenant à la SMB [Société minière de Bisunzu] ».

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Âgé de 70 ans, Mwangachuchu a été présenté comme un homme qui « a une âme rwandaise [pour s’être rendu au Rwanda], c’est grave », a estimé Me Gamakolo. « Assimiler un individu à un Rwandais par les temps qui courent, comme a fait le ministère public, c’est le vouer aux gémonies, voire le condamner à mort aux yeux de l’opinion nationale », a estimé l’avocat.

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En RDC, plusieurs responsables politiques ou sécuritaires arrêtés ces derniers mois ont été accusés d’intelligence avec le M23 ou avec le Rwanda.

(Avec AFP)