Deux ans après la découverte du gisement offshore Baleine, le gouvernement ivoirien et son partenaire italien Eni officialisent le démarrage de la première phase de production. « Ce délai de mise en exploitation est un record dans notre industrie », souligne Claudio Descalzi, le PDG de la compagnie pétrolière basée à Rome, dans une communication datée du 28 août.
Exploité en partenariat avec l’entreprise publique ivoirienne Petroci Holding, le gisement Baleine est la plus grande découverte d’hydrocarbures dans le bassin sédimentaire ivoirien.
Les premières livraisons, assurées par l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Floating Production Storage and Offloading, FPSO) Baleine, se situeront à hauteur de 15 000 barils par jour (bp/j) et de 25 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour (Mpc/j).
150 000 barils de pétrole par jour en 2026
Alors que les prévisions initiales tablaient sur une production optimale entre 75 000 et 100 000 bp/j et environ 140 Mpc/j à l’horizon de 2026, le consortium Eni-Petroci a revu ses chiffres à la hausse. La troisième phase de développement du gisement, situé en eaux profondes au sud-est de la Côte d’Ivoire, vise à présent une production de 150 000 bp/j de pétrole et 200 Mpc/j de gaz naturel associé.
Avec des ressources estimées à 2,5 milliards de barils de pétrole brut et à 3 300 milliards de pieds cubes de gaz naturel, ce gisement offshore permet au pays de multiplier par 20 ses réserves d’or noir. Jusque-là producteur modeste d’hydrocarbures, avec environ 30 000 bp/j, la Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un « important » producteur sur le continent.
Hub énergétique
Acheminée à terre par un gazoduc nouvellement construit, « la production de gaz naturel permettra à la Côte d’Ivoire de répondre à la demande du marché intérieur de l’électricité, de faciliter l’accès à l’énergie et de renforcer son rôle de hub énergétique dans la sous-région », affirme le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly.
Si Eni détient actuellement 90 % de participation dans les blocs CI-101 et CI-802 – où s’étend le champ de Baleine –, contre 10 % pour Petroci, la part de la major italienne sur les bénéfices nets passera après amortissement des investissements à 48 %, contre 52 % pour l’État ivoirien. De retour en Côte d’Ivoire depuis 2015, la compagnie pétrolière possède également des intérêts dans quatre autres blocs ivoiriens en eaux profondes : CI-205, CI-501, CI-401 et CI-801.